Photo : Mohamed Hassan sur Pixabay
D’éternité en éternité
Des siècles aux siècles, Tu Es!
Formée dans le ventre de ma mère
Même avant cela
Tu savais que j’existerais
Qui je deviendrais – ou pas…
Où j’habiterais – ou pas…
Quelle serait la couleur de ma peau
Surtout après la touche du soleil
Tout ceci, Toi, Dieu qui crée, l’avais su.
La langue que je parlerais
Ou bien combien de langues je parlerais, entendrais ou comprendrais
Comment je saurais t’appeler
Et être certaine que c’était toujours Toi
Comment je présenterais mes prières, mes louanges, ou mes plaintes
Dans l’espoir et la confiance que tu écouterais toujours.
Mon continent d’origine c’est l’Afrique
De vastes terres, lacs et rivières créées pas toi.
Tu y étais bien avant que les navigateurs, les explorateurs, souvent des étrangers
Aient créé des lignes et des frontières invisibles, des divisions inutiles.
Avant que je sache t’appeler Dieu (en anglais) ou Dieu (en français),
Des langues provenant d’à travers beaucoup de mers,
J’ai appris à t’appeler par les langues
De mes ancêtres et autres personnes, plus près, plus proches, très chères à moi
Qui vivent ou qui sont déjà décédées
Dans le continent de mon origine, de ma naissance, de mes racines
Nyasaye (Luo)
Mungu (Kiswahili)
Mulungu (Ngoni)
Ngai (Kikuyu)
Enkai (Maasai)
Chukwu (Igbo)
Unkulunkulu (Zulu)
Lesa (Bemba)
Mwari (Shona)
Toi qui vois tout, entends tout, connais tout
Toi qui es multiple en un seul
Tu es présent partout et en même temps
Toi à l’image de qui je suis faite
Toi dont la nature est
L’amour, l’unité, l’harmonie, similitude
Peu importe sur quel territoire je vis actuellement
À toi je prie,
Souffle ta nature en moi
Souffle ton courage et ta sagesse en moi
Souffle pour guérir les plaies peut-être encore ouvertes
Souffle sur les cicatrices peut-être encore tendres
Souffle pour soulager les maux peut-être encore existants
Souffle, pour que le manque de pardon n’existe pas en moi et m’envahisse
Souffle pour que je vive pleinement afin
D’aimer et d’être aimée
De comprendre et d’être comprise
D’accepter et d’être acceptée
De valoriser et d’être valorisée
D’écouter – et d’être écoutée
Que je ne sois pas mise à l’écart
À cause d’un simple soupçon ou stéréotype
Que je ne sois pas vue comme quelqu’une qui n’a pas sa place
Parce qu’une personne, un peuple, un système
Ne le croit simplement pas ou n’accepte pas que j’aie ma place
Que l’on ne me voie pas comme un simple symbole ou comme inspirant la pitié
Mais d’être reconnue réellement et sincèrement comme un être humain méritant et digne
Ici et maintenant et au-delà de maintenant
Amen
-Akinyi Owegi-Ndhlovu