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| Par Suzanne Grenier |
Le présent est un moment de grande peine et d’indignation, mais un travail interculturel délicat et de longue haleine nourrit les espoirs de paix.
La tuerie dans la synagogue de Pittsburgh a une résonnance tragique semblable à celle que provoquait en janvier 2017 l’attentat de la grande mosquée de Québec. La violence est proche. Et elle secoue aussi parce qu’elle survient dans un contexte de fragilité du tissu social, traversé par des discours haineux.
Dans une récente chronique intitulée La gauche et la laïcité, la journaliste Francine Pelletier rassemble des faits touchant l’immigration, le pluralisme religieux et la montée des extrémismes de droite. Elle suggère que, au Québec comme aux États-Unis, pour ce qui est de la violence, la peur de l’Autre constitue un problème plus réel que les pratiques des personnes venues d’ailleurs. « Arrêtons de crier au loup, conclut-elle. Sinon, la peur risque de nous avaler tout rond. »
Malheureusement, les événements à forte charge négative ont tendance à éclipser le versant plus positif de la réalité. C’est ce que note Anwar Alhjooj, coordonnateur interculturel à la Mission communautaire de Montréal (MCM), alors qu’il décrit l’éventail de programmes favorisant le respect de la diversité et le rapprochement interreligieux que dispense ce ministère de l’Église Unie du Canada. Lui-même musulman, il observe chaque jour l’espoir qui nait du fait de travailler ensemble et de se côtoyer, y compris dans des festivités.
Selon Anwar Alhjooj, la gravité des récents événements devrait tous nous sensibiliser à l’importance de bien choisir nos mots. Il faut prêter attention à la manière dont on agit, dont on se parle, dont on s’approche. Cela, pense-t-il aussi, les leaders politiques et religieux devraient tout particulièrement veiller à l’appliquer.
La MCM collabore avec l’ICAN McGill, un réseau pour la justice sociale ayant des activités à la fois en Israël, en Jordanie et en Palestine. En solidarité avec la communauté juive, un événement public aura lieu ce jeudi 1er novembre, sur le campus de l’Université McGill, en présence de la rabbine Lisa Grushcow, du pasteur Arlen John Bonner et de l’imam Hassan Guillet.
STANDING TOGETHER IN INDIGNATION
Jeudi 1er novembre, à 17 h 30
3506, rue University
Wendy Patrick Room (#118 @ Wilson Hall)