
Thea Sheridan-Jonah et Sophie Hubber. Photo : L’Église Unie du Canada
| CHRONIQUE | RAPPORTS SUR LES TRAVAUX DU 44e CONSEIL GÉNÉRAL |
| Par Richard Guay |
Nous voici maintenant arrivés à la dernière journée du CG44, journée au cours de laquelle le Comité d’animation s’est engagé à ce que les délibérations se fassent rondement afin de pouvoir passer tout l’ordre du jour.
D’entrée de jeu, le modérateur a invité Lois Wilson, une de ses prédécesseures, à témoigner de ce qu’est Jésus pour elle. C’est celui, dit-elle simplement, qui m’apporte le salut, terme qui signifie en hébreu libération, en grec délivrance et en latin liberté et sainteté. Voilà une intervention nourrissante pour débuter la journée!
L’assemblée a dû, comme moi, être stimulée de voir qu’il y a de la relève dans l’Église Unie. Deux jeunes filles, Thea Sheridan-Jonah et Sophie Hubber, nous ont entretenus sur leur engagement au Forum des jeunes et comme stagiaires à l’emploi de l’Église pour animer ce groupe d’une cinquantaine de jeunes. Plus tard, Dana Alexandre, une jeune fille de Québec a livré une belle prière. Quelques personnes déléguées de la relève sont aussi intervenues durant la journée.
La première proposition de la journée suggérait de revoir le processus actuel de renvois, ceci dans le but d’y instituer davantage de souplesse. Du fait que le CG se réunira à l’avenir chaque année, il sera rarement nécessaire d’en appeler à l’exécutif du CG pour traiter les renvois. C’est pourquoi la proposition fut entérinée par une large majorité.
La proposition suivante a reçu le même appui. Elle reflétait le souhait de simplifier l’administration des cotisations du personnel afin de rendre plus prévisibles les dépenses des charges pastorales et les revenus des conseils régionaux. Toujours dans le domaine des relations de travail, l’adoption de la proposition sur la mise en place par le secrétaire général d’un modèle d’assurance captive bénéficiera à l’ensemble des ministères de l’Église Unie.
La théologie de la création de l’Église Unie est sans doute en lien avec sa grande préoccupation face à la crise climatique. Il n’est donc pas étonnant qu’une proposition à l’effet de réduire l’empreinte carbone de nos bâtiments, si possible de 80 % d’ici 2030 ait été adoptée. Bien que certains se soient inquiétés du réalisme d’une telle cible, Michael Blair, secrétaire général, a bien souligné que ce chantier fait déjà partie des objectifs de notre plan stratégique, via le programme Faithful Footprints (Empreintes de foi).
Le Conseil est ensuite revenu sur la proposition déjà discutée samedi concernant les agentes ou agents pastoraux laïcs. Il a été résolu de transmettre cette question à l’exécutif du Conseil général pour discussion et clarification et de débattre de cette proposition lors de la prochaine réunion annuelle du CG.
En lien avec l’engagement de l’Église Unie à devenir une Église sans racisme, les personnes déléguées ont adopté une proposition en vue de lutter contre l’antisémitisme en son sein. Concrètement, le secrétaire général devra élaborer un programme d’éducation sur l’antisémitisme et veiller à ce qu’il soit efficacement déployé, notamment en accordant du temps et des ressources nécessaires au personnel et en encourageant les communautés de foi à y participer.
Voici une proposition adoptée qui peut paraître audacieuse, surtout venant d’une Église. Elle demande au gouvernement fédéral d’imiter d’autres pays, dont le Portugal, qui fut un chef de file en matière de décriminalisation des substances illicites pour usage personnel. Ce faisant, l’Église Unie se joint au mouvement de réduction des méfaits de ces substances, notamment par une plus grande accessibilité à la naloxone, un médicament capable de neutraliser les effets d’une surdose d’opioïdes. Cette voie permettrait de rencontrer les usagers en dehors des zones de clandestinité et de leur proposer une aide mieux structurée, ce qui serait une forme d’amour à leur égard.
La proposition provenant du Conseil régional Nakonha:ka visant à faire reconnaître la Table des ministères en français a suscité un bon débat. Devant la difficulté de transformer son statut de réseau à celui de partie intégrante de l’Église, il a été adopté que la proposition soit redirigée vers le secrétaire général pour qu’il fasse un examen plus approfondi des commentaires formulés par les groupes de discussion afin de déterminer la marche à suivre.
Avec les trois dernières propositions de la journée, nous revenons au dossier des relations de travail. L’équité étant un des traits caractéristiques de l’Église Unie, elle veut bien sûr l’appliquer à son propre personnel. Or, il existe des variations de traitement du personnel selon différents facteurs (régions du pays, capacité financière des communautés de foi…). Alors, comment éviter les préjudices? Pour répondre à cette question, les personnes déléguées ont adopté une proposition demandant au secrétaire général de créer un groupe de travail pour examiner la théologie de la rémunération de l’Église. Le même souci d’équité a prévalu pour adopter une politique de soutien du personnel ministériel en congé de maternité ou en congé parental, tout en adoptant des politiques connexes, notamment en ce qui concerne le langage inclusif et non binaire. Cette proposition a été amendée pour que les frais encourus soient à la charge du Conseil général, sans que les Conseils régionaux y souscrivent. La dernière proposition adoptée à ce Conseil général visait à soutenir le personnel de l’Église qui est en processus d’immigration, voire à favoriser cette tendance. Il a été résolu que la proposition soit entérinée et redirigée vers le secrétaire général pour qu’il fasse un examen plus approfondi des notes de discussion afin de déterminer la marche à suivre concernant la mise en œuvre de la proposition.
En conclusion, le secrétaire général Michael Blair s’est adressé à l’assemblée. Il a d’abord tenu à rassurer sur la mise en place de principes de base pour travailler à la justice et sur l’indéfectible solidarité de l’Église Unie avec ses partenaires au Moyen-Orient, quoiqu’il advienne. Le temps est ensuite venu de créer des alliances avec les douze membres présents de l’exécutif du CG, dont Samuel Vauvert Dansokho, pasteur à Sherbrooke. Pour clore, il a adressé des remerciements bien sentis aux différentes personnes qui ont rendu possible cet événement qui dure depuis février, dont le Comité de planification, la table de gestion, l’équipe d’adoration, Curt Allison et ses musiciens, les lecteurs, celles et ceux qui ont partagé leur témoignage et les personnes invitées des autres confessions. Un merci spécial au modérateur Richard Bott qui a bien géré les séances des derniers jours malgré la COVID. Enfin, il a présenté la motion de clôture, en spécifiant que le peu d’affaires non traitées par le CG44 le seront par l’exécutif et que le procès-verbal sera disponible largement. Il a toutefois spécifié que la clôture officielle du CG44 se fera le 7 août prochain avec l’installation de la nouvelle modératrice, la pasteure Carmen Lansdowne.