Est-ce déjà le printemps? Les températures de ces derniers jours ont été douces, souvent au-dessus de zéro. Il y a eu aussi la pleine lune, et dans plusieurs endroits le dégel a commencé. Peut-être le grand froid va-t-il encore revenir, mais déjà la promesse que le printemps viendra est bien là, tangible.
Plusieurs événements ces deux dernières semaines au sein des Ministères en français: le Conseil d’administration s’est très bien passé, les différents préparatifs pour l’assemblée générale des MEF et pour les célébrations du Centenaire sont en cours. Les conversations, les visites pour la mise en place des Ministères franco-swahiliphones et l‘arrivée d’un responsable se poursuivent.
Les appels venant du Congo se font de plus en plus pressants. De Kinshasa comme de Bukavu, de Montréal ou de Sherbrooke, les appels et interpellations affluent. Le dernier décret sur l’annulation ou la suspension de l’aide internationale américaine affecte durement les populations concernées. Cette désaffection est amplifiée dans les communautés victimisées par la guerre, comme le Congo notamment.
L’appel à la solidarité avec le Congo, lancé par l’Église Unie a été entendu au Canada et bien au-delà. Comment répondre à ces appels et interpellations, comment faire face aux diverses sollicitations? Comment s’assurer que les solidarités arrivent à la base et touchent les communautés?
Il n’y a pas de doute que le monde tel que nous l’avons connu depuis plusieurs décennies a basculé depuis quelques semaines. Les repères et les références que l’on croyait établies ont sauté. En face, c’est l’inconnu. Qui aurait cru au 1er janvier 2025, que nos frontières, notre existence même comme pays souverain pourrait être remises en question par un voisin et allié le plus proche? Qui n’aurait jamais imaginé que des traités, des alliances, des valeurs, des manières de vivre que l’on prenait pour acquis, seraient brutalement remis en cause? Oui, le monde tel que nous l’avons connu est en crise, peut-être est-il même en train de disparaître.
Je dois constater en même temps que la nature continue son cycle. Est-elle en train de me rappeler qu’il existe une force tranquille qui dépasse toutes ces gesticulations et me parle au-delà des vociférations assourdissantes?
En ce temps de carême pendant lequel nous sommes invités à méditer, à revenir aux sources de notre foi. J’aimerais croire que dans cette nuit profonde des souffrances abyssales de notre monde d’aujourd’hui, le silence profond de ce Dieu méconnu parle encore plus fortement, entre autres dans le cycle des saisons.
En écrivant, des cantiques resonnent et me reviennent Je suis là… Je veille … Ne crains rien.