L'Église Unie du Canada

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| par Richard Guay |

Historique

Créé au tournant du millénaire (Jubilé) dans un esprit œcuménique, le ROJEP cherche depuis à « faire la promotion d’une perspective théologique et spirituelle qui place l’engagement pour la justice au cœur même de la foi chrétienne »[1]. Ce réseau francophone se situe dans la même mouvance que le groupe KAIROS anglophone créé à peu près à la même époque. Plus de 40 groupes issus du milieu catholique, de l’Église Unie, de l’Église anglicane et de l’Église presbytérienne constituent ce réseau[2].

Inspiré entre autres par AMERINDIA, un groupe de théologiens de la libération, ses premières publications avaient pour titre Libérer les captifs (sur l’annulation de la dette des pays les plus pauvres), Redistribuer la richesse (sur le partage des biens) et Le repos de la terre (sur le travail humain). Les premières campagnes de mobilisation eurent pour thème les droits des Autochtones, la guerre en Irak et le sort des réfugiés.

Programmation

Sans passer en revue tout ce qui a été réalisé depuis, venons-en à la programmation pour 2021 qui comprend des sessions par Zoom ayant eu pour objets le logement social (2 février) et le dialogue avec les Autochtones (2 mars). Celles à venir concerneront l’urgence climatique (6 avril) et le colonialisme médical canadien (4 mai). L’inscription est gratuite, mais doit se faire d’avance sur le réseau Eventbrite. Pour s’inscrire, il faut cliquer sur l’évènement qui vous intéresse dans la colonne de gauche.

En marge de sa propre programmation, le ROJEP annonce celles de ses partenaires. Ainsi, le Centre culturel chrétien de Montréal tenait le 13 mars un colloque sur l’avenir du catholicisme au Québec. Le week-end suivant, 20 et 21 mars, le Centre justice et foi offrait deux activités sur l’action non-violente et la crise écologique.

Objectifs

L’action du ROJEP ayant été décrite, ses objectifs officiels se laissent aisément deviner. Les voici, tels que formulés sur le site internet.

1. Développer une analyse sociale et une réflexion théologique en lien avec la pratique d’engagement chrétien pour la justice, la paix et l’intégrité de la création dans la mouvance du jubilé biblique.
2. Offrir un lieu de réflexion concertée sur certains grands enjeux auxquels la société est confrontée, et s’il y a lieu, prendre publiquement position.
3. Développer des liens égalitaires avec des regroupements chrétiens des Amériques et d’autres continents se situant dans le courant progressiste.
4. Sensibiliser les autres secteurs des églises aux exigences de la foi en termes d’engagement social.
5. Établir des liens de partenariats avec des groupes ou des réseaux engagés pour la justice sociale, la paix et l’intégrité de la création qu’ils soient de quelque allégeance spirituelle ou idéologique que ce soit. Dans le contexte des Amériques, une ouverture particulière sera manifestée aux autochtones et aux afro-américains.
6. Sensibiliser le grand public par le biais des médias et de divers réseaux notamment le réseau des organismes communautaires autonomes.

Recoupements avec la mission de l’Église Unie du Canada

Suite à ce qui précède, la conclusion coule de source. Il n’y a qu’à considérer la Confession de foi de notre Église pour s’en convaincre : « Nous sommes appelés à constituer l’Église : pour célébrer la présence de Dieu, pour vivre avec respect dans la création, pour aimer et servir les autres, pour rechercher la justice ». En créant ses propres réseaux en écologie, sur le racisme ou sur les relations avec les Premières Nations, pour ne nommer que ces exemples, l’Église Unie du Canada démontre qu’elle a besoin du ROJEP et vice-versa.

[1] Revue Relations, n^o 700, mai 2005

[2] On peut voir la liste complète à https://justicepaix.org/repertoire/