Le Carême est un temps propice à la réflexion sur les événements qui ont conduit Jésus au Calvaire … et bien au-delà du tombeau ! Il commence au mercredi des Cendres et couvre une période de quarante jours (les dimanches non compris), culminant avec la Semaine Sainte dont les temps forts sont le dimanche de la Passion/des Rameaux, le Jeudi Saint, le Vendredi Saint et le Samedi Saint.
Mode d’emploi :
Restez immobile pendant 1 à 3 minutes, respirant sur un rythme régulier et le plus lentement possible puis lisez
LENTEMENT. Réfléchissez en silence pendant 3 à 5 minutes.
Écrivez toutes les idées ou réflexions qui vous viennent à l’esprit. Terminez en gardant le silence en refusant de penser à quoique ce soit (c’est plus difficile que vous ne pensez) le plus longtemps possible.
Répétez une fois par jour …
Ce temps de Carême en est un de profond enrichissement spirituel, de jeûne (Pas privation !) et de préparation.
Il peut-être, au demeurant, devenir une voie de transformation et de repentance si nous en faisons un Temps où nous embrassons notre besoin quotidien de réflexion actée, surtout si ce « temps » est mis à profit pour évaluer la relation avec Dieu, avec soi-même, avec les autres et avec l’environnement.
Ce cheminement transformateur est aussi un pèlerinage en solidarité et engagement social. C’est une période sacrée et sainte dans le sens où nous pouvons intentionnellement « la mettre de côté » pour nous engager davantage en faveur d’un monde équitable, contre toutes formes de discriminations et d’exploitations, y compris le racisme, l’homophobie, l’islamophobie, l’antisémitisme et le néocolonialisme.
Ce Temps du Carême exige une certaine part de discipline, faisons-en une discipline spirituelle assidue et pour commencer, choisissons-nous un moment bien précis (tôt le matin, au milieu de la journée ou le soir) pour un rendez-vous quotidien de 10 à 15 minutes. Prenez un endroit calme, où vous pouvez vous asseoir tranquillement (et pourquoi pas sur le «trône » si vous ne n’empêchez personne d’utiliser les toilettes?).
Jour 01, mercredi des cendres, Joël 2 : 12b – 13
Déchirez vos cœurs, non vos vêtements et revenez au SEIGNEUR, votre Dieu : il est bienveillant et miséricordieux, lent à la colère et plein d’une bonté fidèle. Il renonce à punir.
Aujourd’hui, nous entamons un long cheminement, celui du Carême. Il nous conduit, en compagnie de Jésus, vers Golgotha et au-delà ! C’est un cheminement fait de prière, de dépouillement volontaire, de solidarité, de sacrifice et d’approfondissement spirituel. Le prophète Joël nous en trace les étapes principales en nous exhortant à « déchirer nos cœurs et non pas nos vêtements » en ce sens que ce qui est important, c’est notre transformation en profondeur et non pas les expressions extérieures et superficielles de regret. « Retourner au Seigneur », voilà une des aspirations majeures du cheminement. Si, vraiment nous désirons faire une introspection sans fard et nous réconcilier avec Dieu, c’est-à-dire les uns avec les autres, nous pouvons le faire sans peur et sans honte. Dieu, en effet, est compatissant et miséricordieux, qui ne désire pas autre chose que d’exercer sa grande bonté et de renoncer à nous voir périr de nos propres actions.
Réflexion personnelle
Jour 02, jeudi, Psaume 51 : 3
Aie pitié de moi, mon Dieu, selon ta fidélité ; selon ta grande miséricorde, efface mes torts.
Du Psaume 51, nous ne retenons un peu trop souvent que la partie qui a trait au fait que nous sommes « sales » et avons besoin de lavage, que nous sommes dans un état d’iniquité depuis le ventre de notre mère, bref que nous valons moins que rien. Il y a quand même beaucoup plus que de la pénitence purement et simplement … encore qu’il nous faille quand même reconnaître nos torts et nos manquements, avec le courage et la sincérité que permet une relation de tendresse et d’amour avec un DIEU de grande miséricorde et d’une fidélité sans égales.
Réflexion personnelle
Jour 03, vendredi, Psaume 51 : 1 – 2
Crée pour moi un cœur pur, Dieu ; enracine en moi un esprit tout neuf.
Le Psaume 51 continue par l’expression du désir profond de changement et même, osons le dire, d’une nouvelle naissance, rien de moins ! C’est la supplication à Dieu pour la CRÉATION d’un cœur pur. À l’époque, il y a de fortes chances que les transplantations d’organes n’étaient pas aussi répandues que maintenant, mais cela découle du même ordre d’idée. L’ancien « cœur » était magané au point que le rafistolage ne pourrait plus convenir. C’est une « création » qui s’impose. Le thème du « neuf » est de mise, car tout de suite, dans la même foulée, la demande est pour un esprit tout neuf : c’est à une mentalité, une conscience, une manière de voir et de ressentir tout à fait différente et qui ne serait pas seulement pour une saison, mais qui constituerait l’identité acquise, pour le reste de la vie entière.
Réflexion personnelle
Jour 04, samedi, Psaume 51 : 14
Rends-moi la joie du salut en toi et renforce en moi un esprit bien disposé !
Quel cheminement, depuis la prise de conscience d’une situation de mort spirituelle, au désir d’en échapper revenant à un Dieu miséricordieux et non seulement « lent à la colère », mais qui se repend de sa décision antérieure et pardonne nous renouvelant ainsi pour que nous devenions alors ce que nous sommes : des êtres humains libérés du fardeau de leur culpabilité et donc libres d’aimer la vie et d’en jouir, libres de pratiquer la solidarité et la justice, libres d’éprouver à nouveau cette joyeuse exubérance juvénile que beaucoup de nous avons perdue au fil des épreuves, des trahisons et des souffrances que nous avons infligées ou subies.
Réflexion personnelle
Jour 05, lundi, Luc 4 : 1 – 2
Jésus, rempli d’Esprit Saint, revint du Jourdain et il était dans le désert, conduit par l’Esprit, pendant quarante jours, et il était tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, quand ce temps imparti fut écoulé, il eut faim.
Pour les quatre jours qui viennent, le plan est bien trouvé, car nous aurons affaire avec les tentations de Jésus telles que présentées dans l’Évangile selon Luc. Aujourd’hui, Luc pose le décor et il n’est pas fortuit.
Nous apprenons que c’est juste après son baptême, lors duquel, pendant qu’il priait l’Esprit Saint est descendu sur lui et une voix venant du Ciel l’a reconnu comme le fils bien-aimé dans lequel Dieu prenait plaisir. Et ceci, avant même qu’il n’ait accompli la moindre des choses ! Ce même Esprit conduisit Jésus (qui en était plein) dans le désert. Au bout de quarante jours de jeûne, quand « le temps imparti » fut écoulé, il eut faim.
Réflexion personnelle
Jour 06, mardi, Luc 4 : 3 – 4
Alors le diable lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’être humain vivra. »
Jésus eut faim au bout de quarante jours de jeûne, ALORS, le diable lui dit : « si tu es le Fils de Dieu » : est-ce une tentative de créer le doute ou alors une provocation poussant à la tentation de relever le défi et de « démontrer » qui on est et ce dont on est capable ? « ordonne à cette pierre de devenir du pain » : n’oublions pas que c’est à un Jésus affamé que la satisfaction immédiate de son besoin physique est soumise. Alors Jésus, citation biblique pour citation biblique, rétorque cette phrase devenue fameuse et que nous avons tendance à utiliser de travers. C’est lui, l’affamé qui affirme qu’il est plus qu’un ventre vide, que ses besoins essentiels ne s’arrêtent pas à survivre seulement, mais à vivre une existence plus riche et plus complexe qu’une satisfaction matérielle passagère. De quelles « paroles, sorties de la bouche de Dieu » avons-nous besoin, ici et maintenant pour vivre ? Remarquons le schéma de Luc qui présente pour chaque tentation, une présentation manipulée d’une partie de l’Écriture par le diable, et pour antidote de la part de Jésus, la citation à bon escient d’une autre partie de la même Écriture.
Réflexion personnelle
Jour 07, mercredi, Luc 4 : 5 – 8
Le diable le conduisit plus haut, lui fit voir en un instant tous les royaumes de la terre et lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir avec la gloire de ces royaumes, parce que c’est à moi qu’il a été remis et que je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu m’adores, tu l’auras tout entier. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et c’est à lui seul que tu rendras un culte. »
La deuxième tentation pourrait avoir trait à notre désir de domination. Que ne feraient pas, que n’ont pas fait, certains détenteurs de pouvoir pour en détenir encore davantage en vendant leurs âmes au diable ? Nous ferions preuve de prudence en ne nous dépêchant pas trop vite de montrer du doigt tel ou tel dirigeant, despote ou magnat, car c’est dans les grandes et les petites choses du quotidien que nous vendons nos âmes ou non, que nous renions notre intégrité pour un peu plus de considération, un peu moins de problèmes, une peu plus de tranquillité. Les faces du diable sont multiples et les manières de l’adorer souvent très subtiles. Il n’en demeure pas moins qu’avoir une conscience claire des enjeux et systématiquement refuser de plier le genou devant qui que cela soit ou quoique cela soit a deux aspects : une prise de risque, un témoignage audacieux, d’abord et ensuite un sentiment de soulagement et de libération.
Réflexion personnelle
Jour 08, jeudi, Luc 4 : 9 – 12
Le diable le conduisit alors à Jérusalem ; il le plaça sur le faîte du temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi ordre à ses anges de te garder, et encore : ils te porteront sur leurs mains pour t’éviter de heurter du pied quelque pierre. » Jésus lui répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le diable revient à l’attaque en manipulant l’Écriture pour appâter la vanité ou l’orgueil en flattant Jésus, tentant à le
pousser à démontrer ce dont il est capable pour valider son identité. Jésus le ramène à l’Écriture en rappelant que nous ne mettrons pas à l’épreuve le Seigneur Dieu. Si vous êtes comme moi, vous avez surement succombé à la tentation de « mettre Dieu à l’épreuve » par des marchandages, des promesses ou simplement des mises en demeure de nous montrer son amour, sa présence ou sa puissance en faisant telle ou telle chose, surtout lorsque nous sommes dans le pétrin ou le désarroi.
Réflexion personnelle
Jour 09, vendredi, Luc 4 : 13
Ayant alors épuisé toute tentation possible, le diable s’écarta de lui jusqu’au moment favorable.
C’est l’échec TEMPORAIRE du diable. Jésus a déjoué toutes ses tentatives, mais il n’abandonne pas pour autant. Il fait une sorte de repli stratégique jusqu’à un autre moment qui lui serait favorable. Apprenons la vigilance à tous moments et aussi à être nourri.es et abreuvé.es de la Parole de vie, c’est-à-dire de l’Écriture bien comprise, correctement interprétée pour tous les jours … et surtout mise en pratique.
Réflexion personnelle
Jour 10, samedi, Romains 10 : 8b – 10
Tout près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur. Cette parole, c’est la parole de la foi que nous proclamons. Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.e. En effet, croire dans son cœur conduit à la justice et confesser de sa bouche conduit au salut.
Le double défi auquel faisaient face les récipiendaires du message de l’Apôtre Paul est toujours d’actualité. Ce double défi a deux aspects dans la mesure où il s’adresse à la personne concernée, d’une part, et de l’autre, à vous et moi ainsi qu’à certaines instances religieuses ou sociales. À la personne intéressée, les mots de Paul sont libérateurs et engagent une certaine responsabilité. Rien d’autre n’est requis pour le salut en Jésus que de le confesser comme « Seigneur » et de croire avec conviction que Dieu l’a ramené des morts. Le confesser publiquement comme Seigneur, c’est ne pas avoir honte de se déclarer de ses disciples … et d’en épouser le comportement. Ne rien exiger pour le salut en Christ que ces deux conditions démontrent combien il est révoltant et faux d’exclure qui que cela soit de la communauté de foi pour son identité culturelle ou ethnique, ses convictions politiques ou son orientation sexuelle.
Réflexion personnelle
Jour 11, lundi, Psaume 27 : 1 – 2
Le SEIGNEUR est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je peur ? Le SEIGNEUR est la forteresse de ma vie, devant qui tremblerais-je ? Si des malfaiteurs m’attaquent pour me déchirer, ce sont eux, mes adversaires et mes ennemis, qui trébuchent et tombent.
Quelles paroles de force, de réconfort et d’assurance de la part de David ! David expose ici au lecteur le rôle que Dieu joue dans la vie de David. Dieu apporte la lumière lorsque David se sent enveloppé de voiles, de nuages et de lourdeur. Dieu est celui qui peut chasser la négativité de la vie qui l’entoure et, par la main de Dieu, le ramener en sécurité sous sa protection. C’est pourquoi David est ferme et résolu dans ce que son cœur et son esprit lui disent : « Je n’ai rien à craindre, personne n’a le droit de me rabaisser ou de me rabaisser ! » Dans le deuxième verset, il nomme même ce qu’il craint : les méchants (ceux qui égarent les gens ou les utilisent à leurs propres fins), l’ennemi et l’adversaire (quelque chose qui nuit ou affaiblit quelque chose ou quelqu’un). Si nous avons des moments où nos peurs nous semblent plus grandes que nous, ou que nous nous sentons prêts à céder à nos peurs, comme David, rappelons-nous qui est toujours à nos côtés et qui nous donne un bras sur lequel nous appuyer et une main vers laquelle tendre la main. Priez avec moi : « Dieu de force, je te remercie de ce que tu es à portée de main pour que je puisse tendre la main dans un monde qui semble sans lumière ni espoir. Parce que je peux te toucher, je n’ai rien à craindre. Parce que tu chéris ma vie, je sais que j’ai tout à gagner lorsque j’écoute ta voix alors qu’elle brise les nuages pour laisser entrer la lumière. Merci pour toutes les façons dont tu illumines ma journée. »
Réflexion personnelle
Jour 12, mardi, Psaume 27 : 4
J’ai demandé une chose au SEIGNEUR, et j’y tiens : habiter la maison du SEIGNEUR tous les jours de ma vie, pour contempler la beauté du SEIGNEUR et prendre soin de son temple.
Les lecteurs des paroles de David dans ce passage se demandent peut-être si David a mal compté lorsqu’il a demandé une seule chose – il demande en fait 3 choses : habiter dans la maison du Seigneur, contempler la beauté de Dieu et trouver Dieu dans le temple de Dieu. Mais en demandant 3 choses, il ne demande à Dieu qu’une seule chose – une relation. David ne cherche pas un ami qui passe par tous les temps. Il recherche cette personne qui sera là pour lui dans les bons comme dans les mauvais moments. En Dieu, David voit et sait qu’il y a quelqu’un qui ne le quittera jamais. C’est la beauté de Dieu que David exalte – savoir qu’il a quelqu’un avec lui qui le connaît et le comprend au point que seul Dieu peut nous connaître et nous comprendre. Les paroles de David sont plus qu’une simple prière à Dieu, ce sont des paroles de désir et d’aspiration à ce que Dieu soit avec lui à tout moment – dans les bons comme dans les mauvais moments.
Réflexion personnelle
Jour 13, mercredi, Psaume 27 : 7
SEIGNEUR, écoute mon cri d’appel ! Par pitié, réponds-moi !
Un mentor et ami dans le ministère m’a dit : « L’Esprit parle de deux manières : par le rire et par les larmes. »
Je suis dans le ministère depuis 11 ans et ses paroles ne sont jamais loin de mes pensées.
« Écoute, ô Seigneur, quand je crie à haute voix » – écoute ton peuple qui élève la voix dans la joie et la célébration, dont la bouche est remplie de rires et de gaieté, qui chante tes louanges et rend grâce pour tout ce que tu nous donnes. « Écoute, ô Seigneur, quand je crie à haute voix » – écoute ton peuple quand nos cœurs se brisent, quand notre monde s’effondre autour de nous, quand nous avons perdu notre chemin et nous sentons abandonnés, quand nous ne pouvons pas parler parce que la rage, l’injustice et la douleur nous étouffent, et que tout ce que nous pouvons faire, c’est pleurer. « Sois gracieux et réponds-moi » – que ce soit dans les moments difficiles ou incertains, le psalmiste, comme nous, exprime nos espoirs et nos désirs que Dieu nous fasse connaître sa présence, que ce soit en riant avec nous et en se joignant à la fête, ou en nous tenant pendant que nous tombons en pleurs dans les bras de Dieu. Priez avec moi : « Seigneur, peu importe ce que je traverse dans ma vie en ce moment, j’ai besoin de toi avec moi. Riez avec moi dans les moments de joie afin que le monde puisse aussi voir votre visage souriant. Pleurez avec moi et tenez-moi dans vos bras lorsque la douleur est trop difficile à supporter. Je saurai comment vous répondez à mes questions et à mes cris parce que vous répondez avec amour pour m’entourer, avec espoir pour me soutenir et avec foi pour me soutenir. »
Réflexion personnelle
Jour 14, jeudi, Psaume 27 : 9
Ne me cache pas ta face ! N’écarte pas avec colère ton serviteur ! Toi qui m’as secouru, ne me quitte pas, ne m’abandonne pas, Dieu de mon salut.
Les érudits qui ont étudié le psaume pensent que David a écrit ces mots alors qu’il fuyait Saül, jaloux de David, ou alors qu’il fuyait son propre fils, Absalom, qui cherchait à détrôner David. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas une période très agréable dans la vie de David, car son ami et son fils voulaient tous deux se débarrasser de lui. Nous avons tous connu des moments où quelqu’un cherchait à nous faire du mal pour quelque chose. Peut-être s’agissait-il d’une querelle entre frères et sœurs qui s’est transformée en une séance de dénonciations pour se venger du dénonciateur. Pour d’autres, être en fuite à cause de qui vous êtes, d’où vous venez, de la façon dont vous adorez et de qui vous aimez est devenu une réalité vécue pour les personnes qui tentent de s’éloigner des pouvoirs et des systèmes qui suppriment les droits de l’homme. Les paroles de David sont une prière et un appel à Dieu pour qu’il le protège dans ses luttes. Peut-être que David est à un moment crucial de sa fuite où il n’a rien d’autre que sa foi en
Dieu, et Dieu seul à qui tendre la main. Les êtres humains savent très bien rappeler aux gens les choses qu’ils ont promis de faire les uns pour les autres, et je ne pense pas que David soit différent lorsqu’il envoie ce petit rappel à
Dieu pour se souvenir de sa fidélité envers Dieu et de ses bonnes intentions envers Dieu (parfois mal placées).
Priez avec moi : « Seigneur, merci d’entendre tes enfants lorsque nous t’appelons et de ne jamais détourner ton visage de nous. Nous savons comment tu nous as aidés à traverser les montagnes et les vallées de notre vie, et tous les conseils que tu nous offres. Dans les moments où nous nous demandons où tu es, et nous prions pour que tu te montres à nous et ne nous négliges pas, aide-nous à te voir dans notre environnement, et sache que tout ce que nous faisons, nous le faisons toujours en te gardant toi et tes préceptes à l’esprit et dans nos actions. »
Réflexion personnelle
Jour 15, vendredi, Psaume 27 : 10
Père et mère m’ont abandonné, le SEIGNEUR me recueille.
Les psaumes nous mettent en contact avec presque n’importe quelle situation humaine. Quel drame ce serait si même les êtres qui vous mirent au monde venaient à vous abandonner ! Et pourtant cela arrive même si c’est difficile à imaginer. Si vous n’êtes pas, il y a de fortes chances que vous ayez eu connaissance d’enfants, jeunes ou âgés, qui ont été mis à la porte, reniés, ignorés ou exclus par leurs propres familles, leurs propres parents. Oui, cela peut bien arriver et l’on peut seulement imaginer la profondeur de la blessure et l’ampleur du désarroi de pareils enfants. Quelle qu’en soit la motivation (maladie, orientation sexuelle, fréquentation, finances, idéologie ou religion), les conséquences de pareil rejet laissent des traces dévastatrices. Eh bien, Dieu, au nom duquel malheureusement beaucoup de ces rejets sont faits, Dieu constitue un refuge sûr et fidèle. Au nom de ce Dieu, des communautés religieuses ont répondu à cet abandon en prenant le risque d’accueillir et se déclarer « sanctuaires ». Ce droit millénaire et sacro-saint est malencontreusement battu en brèche par ces pouvoirs qui le garantissaient aux yeux du monde entier. Oui ! Affirmons par les actes que le Dieu de la Bible reste le refuge, par excellence, et si nécessaire, l’ultime lieu d’accueil !
Réflexion personnelle
Jour 16, samedi, Psaume 27 : 14
Attends le SEIGNEUR ; sois fort et prends courage ; attends le SEIGNEUR.
Une prière pour le désert : Je suis là, dans cet endroit sombre, et le voyage vers la lumière semble impossible. Le chemin est trop raide. Je suis trop fatigué. Je ne sais pas combien de temps je pourrai tenir le coup. Je suis là, dans cet endroit sombre, et toi aussi. Je ne vois rien, mais je sens ta chaleur. Je me penche. Tu me soutiens comme l’épaule d’une mère. Même dans l’entre-deux, dans ma peur et mon épuisement, dans la nuit la plus sombre, dans l’heure la plus solitaire, je vais endurer parce que je suis soutenu par l’AMOUR. Et ce sentiment de communion ressenti – avec toi, avec une communauté bien-aimée – donne à mon corps accès à de profondes sources de courage et de force. Je me souviens que je ne suis pas seul, et le voyage vers la lumière commence à me sembler… possible. C’est de la théologie, c’est de la neuroscience. Je suis programmé pour être soutenu par l’AMOUR.
Dans le désert, dans l’attente, que mon cœur batte avec confiance dans la vitalité de
l’AMOUR que mes yeux restent ouvert à la proximité de l’AMOUR
Réflexion personnelle
Jour 17, lundi, Ésaïe 55 : 1
Ô vous tous qui avez soif, venez vers les eaux, même si vous êtes sans le sou, venez ! Demandez du grain, et mangez ; venez et buvez ! – sans argent, sans paiement – du vin et du lait.
Imaginez un monde où la faim et la soif sont oubliées. Imaginez que les obstacles et les injustices qui empêchent tant de personnes d’avoir accès à l’eau potable et à la nourriture suffisante disparaissent. Je me réjouis de cette belle métaphore de notre foi en Dieu, de notre confiance en Dieu, qui satisfait notre soif la plus profonde. En tant que chrétiens du 21e siècle, avons-nous une meilleure idée de l’expression profonde de « sur la terre comme au ciel » que la fin de la crise de la faim dans le monde ? « Sur la terre comme au ciel » que de mettre fin à la pénurie mondiale ? Nous sommes suffisamment intelligents pour savoir que nous avons vraiment assez sur cette terre généreuse pour que les paroles prophétiques deviennent littéralement vraies. Nous savons aussi, si nous avons ressenti toute la richesse de l’expérience spirituelle, que la grâce de Dieu est comme un verre d’eau fraîche sur une gorge desséchée. En effet, une fois que nous sommes physiquement en sécurité et nourris, nous pouvons commencer à explorer le besoin profond de nourriture spirituelle. Dieu créateur – Aide-nous à créer et à vivre dans un monde où les paroles du prophète sonnent juste. Que personne n’ait faim. Que personne n’ait soif. Que l’eau vive de la grâce de Dieu bénisse tous nos esprits. AMEN
Réflexion personnelle
Jour 18, mardi, Ésaïe 55 : 2
À quoi bon dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez donc, écoutez-moi, et mangez ce qui est bon ; que vous trouviez votre jouissance dans des mets savoureux …
Ésaïe semble donner des conseils très pertinents aux consommateurs de notre époque. Comme je suis certain que la nourriture reste une métaphore dans ce passage, je me rappelle des passe-temps populaires du moment qui comprend les aspects négatifs des médias sociaux. Nous nous sommes conditionnés à associer la richesse à la gloutonnerie ou, à l’encontre de Dieu, à la nourriture grasse. Notre culture obsédée par la pénurie et les régimes restrictives peut nous rendre aveugles à la valeur profonde d’une alimentation « riche » et nourrissante, qui est une valeur intemporelle et transculturelle. Nous savons que nos cerveaux et nos esprits sont depuis trop longtemps nourris de bruits artificiels et insipides qui nous encouragent à résoudre nos problèmes par la consommation excessive, la réduction des relations et la peur. Ces messages nous empêchent d’apprécier des choses importantes comme la nature, la vie en communauté et l’amour. Et si nous nous réjouissions de la bonté ? Et si nous faisions une pause dans les médias sociaux et rendions visite à nos voisins ? Et si nous utilisions la sagesse collective et les ressources partagées pour résoudre les problèmes ? Nous pourrions en effet être en mesure de créer quelque chose de riche et de nourrissant ensemble. Dieu de l’abondance, bénis-nous en nous permettant de tisser des liens profonds et de prendre soin de notre communauté. Permets-nous de voir à quel point le repas que nous préparons et partageons ensemble peut être riche. Permets-nous de nous réjouir de la bonté de cette Terre et de ne jamais laisser la haine et le bruit nous empêcher de l’apprécier.
Réflexion personnelle
Jour 19, mercredi, Ésaïe 55 : 3
Tendez l’oreille, venez vers moi, écoutez et vous vivrez. Je conclurai avec vous une alliance perpétuelle, oui, je maintiendrai les bienfaits de David.
L’invitation de Dieu s’inscrit dans le durable et le bienfaisant. Ce durable se veut tellement durable que le prophète le décrit en termes d’alliance perpétuelle. Pour cela, la première partie du verset nous appelle à trois mouvements qu’il nous appartient d’initier, pour un résultat saisissant. Tendez l’oreille : c’est l’injonction qui prélude à l’écoute et l’entente. C’est un mouvement qui engage un désir profond et total, pour lequel nous prenons les dispositions nécessaires : faire silence en nous et autour de nous, nous focusser. Venez vers moi : voici le deuxième mouvement volontaire qu’il nous appartient d’initier. Les gens pointilleux pourraient objecter que Dieu étant partout, c’est un non-sens de parler de « s’approcher de lui », d’autres comprendront qu’il s’agit d’un langage symbolique et que c’est une invitation à rejoindre quelqu’un qui selon les paroles d’un chant de rassemblement bien connut qui nous rassure : « et quand tu m’appelles que je suis déjà là. » Écoutez : quand nous avons tendu l’oreille et nous approchons à plus courte distance, alors il nous est donné « d’écouter » vraiment et si nous y arrivons, le résultat ne se fait pas attendre. Et vous vivrez : C’est en fait cela que Dieu désire pour commencer et pour finir : que nous vivions. Cette vie n’est pas seulement l’échange physiologique d’oxygène et de gaz carbonique. C’est vraiment la vie en abondance, dans la présence et l’amour du Dieu de l’Alliance. Un demi-verset bien court pour une destinée fabuleuse et prometteuse : prêtez l’oreille, venez vers moi, écoutez et vous vivrez !
Réflexion personnelle
Jour 20, jeudi Ésaïe 55 : 6
Recherchez le SEIGNEUR puisqu’il se laisse trouver, appelez-le, puisqu’il est proche.
À son peuple en déportation et qui se sent abandonné de Celui dont il attendait pourtant protection et bénédiction, le prophète Ésaïe annonce des nouvelles réconfortantes. Il n’y a pas lieu de verser dans le désespoir, mais tout au contraire, de se reprendre, de se mettre à l’écoute, de se rapprocher par un approfondissement spirituel et un engagement sincère au service de la solidarité et de la justice. Aujourd’hui dans le fatras d’un monde en total désordre, il peut apparaitre désuet de chercher et rechercher à avoir une relation vivante avec Dieu. Il peut apparaitre tout aussi oiseux de l’appeler tant il semble éloigné de nos réalités quotidiennes. Et pourtant ! Et pourtant, Dieu est aussi proche que notrepouls. Et nous ne l’aurions pas recherché s’il ne nous avait pas auparavant trouvé.es !
Réflexion personnelle
Jour 21, vendredi, Psaume 63 : 8
Je m’attache à toi de toute mon âme, et ta droite me soutient.
Nous sommes au beau milieu de notre cheminement du Carême, et peut-être, sentons-nous déjà les effets positifs d’un dépouillement volontaire tant sur le plan physique que matériel, si tant est que ce dépouillement a son corollaire dans un approfondissement de notre être intérieur. Selon les mots de l’Apôtre Jean, nous nous « vidons » pour faire de la place à l’Esprit et cela ne peut que nous être bénéfique. Dans l’épreuve et dans la facilité, Dieu ne nous laisse pas tomber. Lorsque la route devient plus sombre et plus cahoteuse, consolidons notre lien avec le Maître de nos âmes, sachant que l’Éternel pourvoira comme il a pourvu par le passé.
Réflexion personnelle
Jour 22, samedi, 1 Corinthiens 10 : 12 – 13
Ainsi donc, que celui qui pense être debout prenne garde de tomber. Les tentations auxquelles vous avez fait face ont été à votre mesure, Dieu est fidèle ; il ne permettra pas une tentation au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter.
L’Écriture de ce jour me fait penser aux paroles d’un vieux cantique :
Quand la route est obscure,
trop souvent je murmure
Oh ma foi faiblira !
Oh ma foi faiblira !
Et pourtant la promesse
est là pour ma faiblesse :
L’Éternel pourvoira,
L’Éternel pourvoira !
C’est par la grâce de Dieu que nous tenons debout lorsque tout s’écroule autour de nous, et quelques fois en nous. Gardons-nous toutefois, au sortir de l’épreuve de flatter notre ego en pensant ou en laissant les autres croire que c’est par nos seules qualités, par notre seule vertu, par nos seules forces que nous avons réussi à résister et à triompher. Cultiver une attitude aussi réaliste qu’humble nous évitera de tomber dans le piège de juger le mal de foi de ceux ou celles qui n’auront pas pu résister aussi résolument.
Réflexion personnelle
Jour 23, lundi, 2 Corinthiens 5 : 17
Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.
Il y a eu un avant, il y a un après. Le Christ a tout changé. Nous ne sommes plus qui nous étions avant : prisonniers de l’imperfection, de la dualité Bien/Mal, d’un marasme qui nous empêchait d’aspirer à une véritable proximité avec Dieu. Le Christ est venu. La mort, le Mal ont été vaincus. Pour toujours. Oh, nous n’en sommes pas libérés complètement dans la vie de chaque jour, et chaque jour se charge de nous rappeler notre propre imperfection; chaque jour, des événements dans le monde nous remettent devant les yeux l’existence du Mal. Et pourtant, nous savons qu’à la fin, le Bien triomphe. C’est cela, le monde nouveau. C’est cela, la créature nouvelle que nous pouvons voir en chaque personne qui est dans le Christ : cette personne, c’est une créature fondamentalement libérée, chez qui le péché est ultimement vaincu grâce à la réconciliation avec Dieu dont nous bénéficions désormais en Christ.
Réflexion personnelle
Jour 24, mardi, 2 Corinthiens 5 : 19
Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n’a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation.
Réconciliation gratuite, entièrement voulue et initiée par Dieu, qui s’est réalisée à travers le Christ. Jésus le Christ, qui a vécu notre vie, dans notre corps humain, qui a pris notre condition – sauf le péché – et qui, en témoignant de l’amour de Dieu, puis en acceptant le sacrifice ultime, a permis que la mort et le péché soient vaincus. Et depuis, plus rien n’est pareil, et nous sommes désormais porteurs de cette vie de réconciliation, de son verbe, de sa parole. Trésor précieux !
Réflexion personnelle
Jour 25, mercredi, 2 Corinthiens 5 : 20
Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Se laisser réconcilier avec Dieu – que pourrait-il y avoir de plus précieux, de plus désirable, de plus agréable ? Savoir – non, être certain – que je suis embrassé par Dieu, calé au cœur de son amour, pardonné de mes manques, apprécié, valorisé, validé par le Divin.Et voilà que moi, et voilà que nous, chrétiens, déjà convaincus d’être réconciliés avec Dieu par la mort et la résurrection du Christ, baptisés dans l’Esprit, nous recevons la divine tâche d’être ambassadeurs du Christ et de porter à toutes nos sœurs et frères humains l’invitation à être réconciliés avec Dieu. À nous de jouer ! Car en nous a été déposée la parole de la réconciliation. Quelle belle, noble tâche, quelle responsabilité aussi. Comment allons-nous répondre ? Comment partagerons-nous notre profonde joie d’être réconciliés, comment partagerons-nous l’invitation à cette joie profonde ?
Réflexion personnelle
Jour 26, jeudi, Psaume 32 : 1 – 3
Heureux l’individu dont l’offense est enlevée et le péché couvert ! Heureux celui à qui le SEIGNEUR ne compte pas la faute, et dont la pensée ne biaise pas ! Tant que je taisais ma faute, mes membres dépérissaient. Je me rongeais en moi-même, sans arrêt, je gémissais.
De nos jours, il ne fait pas bon parler d’offense, de repentance ou, pire, de péché en général et plus particulièrement dans bien des cercles de l’Église Unie. C’est peut-être une contre-réaction à la tendance culpabilisante et moralisante qui règne dans certains milieux fondamentaux ou conservateurs. La vérité se trouve certainement à mi-chemin, entre les deux extrêmes. Le psalmiste décrit bien l’état d’âme de la personne qui en a gros sur le cœur et tout plein sur la conscience. Quand ça ne sort pas, l’on turne et se retourne sans cessa dans le lit, en poussant des soupirs à fendre l’âme, incapable de trouver le sommeil. L’expression « alléger sa conscience » est valable autant pour le malfaiteur sous interrogatoire que pour vous et moi. Qu’on le taise ou le confesse, l’offense que nous avons commise et que nous n’avouons pas nous ronge véritablement et peut avoir des répercussions psychosomatiques graves. Le tort tue.
Réflexion personnelle
Jour 27, vendredi, Psaume 32 : 7 – 9
Tu es pour moi un abri, tu me préserves de la détresse, tu m’entoures de chants de délivrance. N’imite pas le cheval ou la mule stupides, dont mors et bride doivent freiner la fougue, et il ne t’arrivera rien !
Nous continuons notre lecture méditée du psaume 32, un psaume de confession, de péché et conséquemment, de soulagement et de libération. Ici, il nous est conseillé d’utiliser nos sens et de faire preuve de contrôle volontaire de soi. En fait, un minimum de maturité spirituelle et de prise de conscience individuelle nous est nécessaire, pour accepter nos limitations et nos trébuchements dans nos rapports avec Dieu, avec la nature et les uns avec les autres. Alors, à l’instar du psalmiste, nous serons en mesure de retrouver notre joie de vivre et de célébrer en Dieu, un abri tutélaire, un rempart contre la détresse et une source jaillissante de chants de rédemption, de chants de délivrance.
Réflexion personnelle
Jour 28, samedi, Psaume 32 : 10 – 11
Beaucoup de douleurs attendent l’impie, mais la fidélité entoure celui qui compte sur le SEIGNEUR. Exultez à cause du SEIGNEUR. Réj́ouissez-vous, les justes, et criez de joie, vous tous les cœurs droits !
Nous terminons notre lecture du psaume 32 par un retour en son début. Certaines personnes l’attribuent au roi David, en référence à l’impiété grave qu’il a commise en convoitant et en couchant avec la femme d’un de ses subalternes et pire, en allant jusqu’à prendre la responsabilité de le faire tuer. Sa forfaiture lui a causé bien des tourments et des douleurs. L’on peut se demander si la conscience du tort que nous avons commis ne nous inflige pas des souffrances morales, psychiques et spirituelles. Cette triste détresse que l’oppresseur essaie de nier en s’enfonçant davantage dans l’iniquité peut trouver une fin heureuse avec un changement de cœur, allant de pair avec la reconnaissance sincère du tort fait et sa réparation. C’est ce qui peut ouvrir la porte à un processus de guérison et de réconciliation.
Réflexion personnelle
Jour 29, lundi, Psaume 126 : 5
Qui a semé dans les larmes moissonne dans la joie !
Dans la Bible, il y a de très nombreuses références à l’agriculture. Jésus a parlé de planter des graines. En fait, dans certains passages, des règles sont données aux agriculteurs, comme « Ne moissonne pas toute ta récolte, mais laisse les bords des champs pour que les pauvres les moissonnent. » Ce verset s’adresse aux personnes qui travaillent dans l’agriculture. Il y a des moments où la vie est dure, et « semer dans les larmes » se produit si la récolte de l’année précédente est mauvaise et que la nourriture est limitée. Je me souviens de l’été où j’étais ministre étudiant dans une région rurale de la Saskatchewan. En mai, les gens étaient prudents quant aux dépenses. Puis en août, lorsqu’ils savaient que la récolte de blé serait bonne, ils sont devenus joyeux et beaucoup ont acheté de nouvelles voitures ou de nouveaux camions, avec joie. Cette citation nous rappelle que la vie est parfois pleine de larmes, mais que lorsque nous gardons espoir et plantons des graines d’amour dans notre communauté, la joie viendra.
Réflexion personnelle
Jour 30, mardi, Psaume 126 : 6
Il s’en va, il s’en va en pleurant, chargé du sac de semence. Il revient, il revient avec joie, chargé de ses gerbes.
Ce verset pourrait bien aller pour un service religieux d’Action de Grâces. Dans presque toutes les religions, il y a une célébration des récoltes de moisson. Elle commence, bien sûr, par la mise en terre des semences. Quand j’étais enfant, nous avions des foires scolaires. Elles étaient similaires à nos foires locales. Au printemps, on nous offrait la possibilité d’obtenir des semences, de les planter, puis d’apporter les plantes à l’automne pour un concours. Je me souviens avoir reçu ces semences en juin et les avoir plantées dans notre jardin. Ma mère, la jardinière de notre famille, était chargée de me rappeler d’arracher les mauvaises herbes, d’arroser les semences et de surveiller les plantes. J’étais toujours étonné de voir à quel point les semences de carottes étaient petites et à quel point elles pouvaient grandir. Certain.es de mes camarades étaient plus négligent.es, qui plantaient les semences et les oubliaient. Il n’était pas surprenant que leurs récoltes ne remportaient pas de prix. En tant que croyant.es, nous sommes appelé.es à planter des semences d’espoir et d’amour dans nos communautés. N’oublions pas non plus de garder un œil sur les laboureur.es et de les aider à arracher les mauvaises herbes dans leur vie.
Réflexion personnelle
Jour 31, mercredi, Jean 12 : 8
Des pauvres, vous en avez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’avez pas pour toujours.
Ce verset fait partie d’une histoire complète sur la bonté de Jésus. Marie-Madeleine, une femme de mauvaise réputation, qui est devenue une amie de Jésus, est arrivée avec une bouteille de parfum et a oint les pieds de Jésus. Elle lui a lavé les pieds avec ses cheveux. Ce fut un moment merveilleux pendant que Jésus l’accueillait.
Judas Iscariote, qui trahit plus tard Jésus, était le disciple qui collectait l’argent pour les pauvres et le distribuait. (Il en gardait aussi pour lui-même). Il en voulait à Marie-Madeleine et lui disait qu’elle aurait dû utiliser l’argent pour l’huile parfumée pour les pauvres (c’est-à-dire pour lui-même) au lieu de le gaspiller dans son acte d’amour pour Jésus. Il essayait vraiment de lui faire honte. Je crois que ce verset nous montre que tout le monde est accepté par Jésus. Il nous rappelle également que la pauvreté n’est pas seulement un problème actuel, mais qu’elle a toujours été avec nous. Marie a trouvé une manière unique de montrer son amour pour Jésus. Que pouvons-nous faire dans nos vies pour l’honorer ?
Réflexion personnelle
Jour 32, jeudi, Philippiens 3 : 13 – 14
Frères, je n’estime pas l’avoir déjà saisi. Mon seul souci : oubliant le chemin parcouru et tout tendu en avant, je m’élance vers le but, en vue du prix attaché à l’appel d’en haut que Dieu nous adresse en Jésus Christ.
Cette citation utilise l’analogie de la course à pied pour parler de la foi. Paul, l’auteur, utilise également cette analogie à d’autres endroits, et nous oublions parfois que les Jeux olympiques ont commencé dans le passé, avant la naissance de Jésus. Je suis un fan de sport et j’ai des souvenirs de compétitions d’athlétisme à l’époque où j’étais à l’école. Je me souviens même d’avoir regardé des événements sportifs où le coureur ralentissait vers la fin et regardait en arrière, pour être vaincu par un autre coureur. Lorsque nous traversons des périodes de turbulences, de nombreuses personnes se souviennent de leurs échecs ou de leurs problèmes. Cela peut les rendre cyniques et leur enlever l’énergie de changer et d’avancer dans de nouvelles directions que Dieu nous appelle à prendre. Cette citation nous rappelle également que ce qui est vraiment important, c’est l’appel de Dieu dans nos vies. De nos jours, de nombreuses personnes mettent leur vie spirituelle et leur église au-dessus de choses comme les biens matériels ou la célébrité. Continuons à avancer vers le rêve de Jésus-Christ d’un monde d’amour.
Réflexion personnelle
Jour 33, vendredi, Ésaïe 43 : 18
Ne vous souvenez plus des premiers événements, ne ressassez plus les faits d’autrefois.
Ressasser, c’est répéter de façon lassante, faire repasser dans son esprit les mêmes choses. La parole s’adresse manifestement à des personnes qui sont justement en train de ressasser des faits affligeants ou désolants. Il s’agissait pour Israël de l’humiliation de l’exil. Quels faits et événements Dieu nous invite-t-il aujourd’hui à ne plus ressasser ? Même s’ils sont bien réels, se les rappeler sans cesse est le meilleur moyen de déprimer. L’Auteur de ces paroles se présente ainsi au verset 11 de ce chapitre “C’est moi qui suis l’Éternel, et hors de moi il n’y a pas de sauveur”. L’Éternel, le maître du temps invite son peuple à ne plus se souvenir des premiers événements, un passé probablement douloureux, ou un présent dont on parle déjà au passé ? Celui qui était, qui est et qui vient est aussi Celui qui me sauve, à qui je peux en toute confiance remettre le passé qui me pèse. “Fais-moi la grâce, Seigneur d’être délivré-e du passé qui me poursuit, des choses du présent qui m’oppressent.
”
Réflexion personnelle
Jour 34, samedi, Ésaïe 43 : 19
Voici que moi je vais faire du neuf qui déjà bourgeonne ; ne le reconnaîtrez-vous pas ? Oui, je vais mettre en plein désert un chemin, dans la lande, des sentiers …
“Ainsi parle l’Éternel” est-il maintes fois répété dans ce chapitre. Le Seigneur annonce et s’engage sur ce qu’il va faire. Son œuvre ne repose pas sur mes mérites, ma force, ni sur mes faiblesses ! “J’agirai : qui s’y opposera ?” (verset 13). Combien sommes-nous si souvent tournés vers nous-mêmes au lieu de regarder à Celui qui nous parle ! Quelles merveilleuses promesses ! Du neuf, un chemin là où il n’y a rien, un sentier là où je suis désorienté.e. N’est-ce pas là notre vrai besoin ? Qu’ai-je à faire sinon ouvrir les yeux pour marcher dans Ses voies ? Parfois nous ne voyons pas Dieu agir, parce que nous nous sommes fabriqués des idoles à notre image, tellement prévisibles, tellement selon nos préjugés… pas étonnant que nous ne voyons rien !
“Tu connais Seigneur les déserts dans ma vie Accorde-moi la grâce de voir et de reconnaître ton œuvre, ô Éternel”
Réflexion personnelle
Jour 35, lundi de la Semaine Sainte, Psaume 118 : 1 – 2, 19 – 29
Célébrez le SEIGNEUR, car il est bon, et sa fidélité est pour toujours. Redisons-le : « Sa fidélité est pour toujours ! »
Ouvrez-moi les portes de la justice, j’entrerai pour célébrer le SEIGNEUR. – C’est la porte du SEIGNEUR ; que les justes entrent ! Je te célèbre, car tu m’as répondu, et je te dois la victoire. La pierre que les maçons ont rejetée est devenue la pierre angulaire. Cela vient du SEIGNEUR : c’est une merveille à nos yeux ! Voici le jour que le SEIGNEUR a fait : qu’il soit notre bonheur et notre joie !
Donne, SEIGNEUR, donne la victoire ! Donne, SEIGNEUR, donne le triomphe ! Béni soit celui qui entre, au nom
du SEIGNEUR ! Le SEIGNEUR est Dieu et il nous a donné la lumière :
Formez le cortège, rameaux en main, jusqu’aux cornes de l’autel.
– Tu es mon Dieu ! et je te célèbre, mon Dieu, et je t’exalte.
Célébrez le SEIGNEUR, car il est bon et sa fidélité est pour toujours.
Réflexion personnelle
Jour 36, mardi de la Semaine Sainte, Luc 19 : 28 – 40
Après avoir parlé, Jésus marcha devant la foule, pour monter à Jérusalem.
Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée montagne des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, en disant: Allez au village qui est en face; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucune personne ne s’est jamais assise; détachez-le, et amenez-le.
Si quelqu’un vous demande: Pourquoi le détachez-vous? Vous lui répondrez: Le Seigneur en a besoin.
Ceux qui étaient envoyés allèrent, et trouvèrent les choses comme Jésus leur avait dit.
Comme ils détachaient l’ânon, ses maîtres leur dirent: Pourquoi détachez-vous l’ânon?
Ils répondirent: Le Seigneur en a besoin.
Et ils amenèrent à Jésus l’ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et firent monter Jésus.
Quand il fut en marche, les gens étendirent leurs vêtements sur le chemin.
Et lorsque déjà il approchait de Jérusalem, vers la descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus.
Ils disaient: Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts!
Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus: Maître, reprends tes disciples.
Et il répondit: Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront!
Réflexion personnelle
Jour 3, mercredi de la Semaine Sainte, Ésaïe 50 : 4 – 9a
Le Seigneur DIEU m’a donné une langue de disciple : pour que je sache soulager l’affaibli, il fait surgir une parole. Matin après matin, il me fait dresser l’oreille, pour que j’écoute, comme les disciples.
Le Seigneur DIEU m’a ouvert l’oreille. Et moi, je ne me suis pas cabré, je ne me suis pas rejeté en arrière. J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, mes joues, à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je n’ai pas caché mon visage face aux outrages et aux crachats.
C’est que le Seigneur DIEU me vient en aide : dès lors je ne cède pas aux outrages, dès lors j’ai rendu mon visage dur comme un silex, j’ai su que je n’éprouverais pas de honte.
Il est proche, celui qui me justifie ! Qui veut me quereller ?
Comparaissons ensemble ! Qui sera mon adversaire en jugement ? Qu’il s’avance vers moi ! Oui, le Seigneur DIEU me vient en aide …
Réflexion personnelle
Jour 38, Jeudi Saint, Luc 22 : 14 – 21
L’heure étant venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit: J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir; car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Et, ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit: Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. Ensuite il prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi.
Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.
Cependant voici, la main de celui qui me livre est avec moi à cette table.
Réflexion personnelle
Jour 39, Vendredi Saint, Psaume 22 : 2 – 20
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? J’ai beau rugir, mon salut reste loin. Le jour, j’appelle, et tu ne réponds pas, mon Dieu ; la nuit, et je ne trouve pas le repos.
Pourtant tu es le Saint : tu trônes, toi la louange d’Israël ! Nos pères comptaient sur toi ; ils comptaient sur toi, et tu les libérais. Ils criaient vers toi, et ils étaient délivrés ; ils comptaient sur toi, et ils n’étaient pas déçus.
Mais moi, je suis un ver et non plus un homme, injurié par les gens, rejeté par le peuple. Tous ceux qui me voient me raillent ; ils ricanent et hochent la tête :
« Tourne-toi vers le SEIGNEUR ! Qu’il le libère, qu’il le délivre, puisqu’il l’aime ! » Toi, tu m’as fait surgir du ventre de ma mère et tu m’as mis en sécurité sur sa poitrine. Dès la sortie du sein, je fus remis à toi ; dès le ventre de ma mère, mon
Dieu, c’est toi !
Ne reste pas si loin, car le danger est proche et il n’y a pas d’aide. De nombreux taureaux me cernent, des bêtes du Bashân m’encerclent. Ils ouvrent la gueule contre moi, ces lions déchirant et rugissant.
Comme l’eau je m’écoule ; tous mes membres se disloquent.
Mon cœur est pareil à la cire, il fond dans mes entrailles.
Ma vigueur est devenue sèche comme un tesson, la langue me colle aux mâchoires. Tu me déposes dans la poussière de la mort.
Des chiens me cernent ; une bande de malfaiteurs m’entoure : ils m’ont percé les mains et les pieds. Je peux compter tous mes
os ; des gens me voient, ils me regardent. Ils se partagent mes vêtements et tirent au sort mes habits.
Mais toi, SEIGNEUR, ne reste pas si loin ! Ô ma force, à l’aide ! Fais vite !
Réflexion personnelle
Jour 40, Samedi Saint, Psaume 22 : 21 – 32
Sauve-moi de la gueule du lion,
Délivre-moi des cornes du buffle!
Je publierai ton nom parmi mes frères,
Je te célébrerai au milieu de l’assemblée.
Vous qui craignez l’Éternel, louez-le!
Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le!
Tremblez devant lui, vous tous, postérité d’Israël!
Car il n’a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable,
Et il ne lui cache point sa face;
Mais il l’écoute quand il crie à lui.
Tu seras dans la grande assemblée l’objet de mes louanges;
J’accomplirai mes vœux en présence de ceux qui te craignent.
Les malheureux mangeront et se rassasieront,
Ceux qui cherchent l’Éternel le célébreront.
Que votre cœur vive à toujours!
Toutes les extrémités de la terre penseront à l’Éternel et se tourneront vers lui;
Toutes les familles des nations se prosterneront devant ta face.
Car à l’Éternel appartient le règne:
Il domine sur les nations.
Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi;
Devant lui s’inclineront tous ceux qui descendent dans la poussière,
Ceux qui ne peuvent conserver leur vie.
La postérité le servira;
On parlera du Seigneur à la génération future.
Quand elle viendra, elle annoncera sa justice,
Elle annoncera son œuvre au peuple nouveau-né.
Réflexion personnelle
Plusieurs personnes ont collaboré à la réalisation de cette collection de courtes dévotions pour le temps du Carême. Qu’elles en soient bien chaleureusement remerciées. D’autres avaient exprimé leur désir d’y contribuer, mais n’en n’ont malheureusement pas été capables. Ce sera pour d’autres fois!
Samuel V. Dansokho