En cette semaine sainte, je pense à la Passion du Christ, avec ses contradictions, ses absurdités et ses multiples facettes.
Méditer sur la Passion me ramène aux réalités actuelles avec ses soubresauts, ses violences et ses convulsions, mais aussi à la vie qui continue par-delà et à l’Amour auquel je persiste à croire. Au-delà des bombardements et des atrocités, des maladies et des famines, des injustices et des exactions, je vois des femmes et des hommes qui continuent à résister, à espérer et à croire.
Des petits gestes de tendresse, un regard furtif de compassion, une parole qui réclame sa propre humanité, un élan de solidarité, quelques signes imperceptibles qui m’interpellent et témoignent de la résilience.
Au milieu de ce tourbillon et des incohérences où semble nous entraîner le nouveau dés-ordre mondial, j’entends encore comme un écho de la voix d’une poétesse guatémaltèque qui clamait “Nous sommes menacés par la Résurrection” (1) au milieu des massacres.
Ces voix qui disent non! Ces gens qui protestent! Ces visionnaires et ces prophètes qui annoncent un monde nouveau! Ces artistes qui offrent une alternative beauté à l’horreur et à l’ignominie! N’est-ce pas le prélude et le déjà d’un monde nouveau, la force de la Résurrection en action? Vulnérable, mais tenace.
Une mère allaite son enfant… des fermiers engrangent leur moisson… des poètes chantent la Création; des scientifiques font de nouvelles découvertes… des ingénieurs inventent… le soleil se lève et se couche… la lune brille… les étoiles scintillent. Ne vois-tu pas la persistance de l’Amour? N’entends-tu pas les gazouillis d’une vie nouvelle?
En méditant sur les douleurs de la Passion, j’ai trouvé le germe de la Résurrection.
Joyeuses montées vers Pâques!
(1) Julia Esquivel Velasquez