L’automne, ce festival de couleurs m’a toujours fasciné. C’est aussi le temps de laisser partir.
En regardant les feuilles virevolter avant de tomber une après l’autre, mes pensées me ramènent aux Ministères en français (MiF), à la Table et à notre situation actuelle. Je vois en quoi le changement oblige à lâcher prise, à laisser partir.
Ces derniers mois, la croissance si hautement désirée et attendue nous a bousculés et mis au défi.
Les MiF aujourd’hui sont constitués de communautés différentes, diverses et multiples, vivant et cheminant ensemble dans leur foi et témoignages. Nous sommes des communautés qui sont en conversation entre nous et en dialogue permanent avec l’Évangile, avec notre identité et la mission.
Comment être proche et vivre cette proximité quand nous sommes culturellement, historiquement, socialement éloignés les uns des autres originellement ? Comment s’accueillir mutuellement comme enfant de Dieu, se constituant son peuple ? Comment vivre ensemble le rêve et la vision de réconciliation, de justice et de paix sur l’Île de la Tortue ?
Notre vivre et être ensemble, à travers nos ministères et nos activités, nous engagent dans des relations parfois difficiles, quelquefois inconfortables, voire malaisantes.
C’est par elles toutefois que se réalisent et s’approfondissent notre foi et notre espérance en la personne de Jésus et son tombeau vide. C’est dans cet esprit que nous avons vécu ensemble la croissance dans la résilience et l’émergence actuelle des Ministères en français au sein de l’Église Unie du Canada.
Nos communautés établies dans la dynamique des huguenots à la suite de Marie Durand et ses compagnes, témoignent et disent “je résiste “.
Les communautés émergentes faisant écho à l’appel Abraham, proclament et affirment “me voici”.
Deux appels, deux réalités, deux cheminements qui convergent sur le chemin d’Emmaüs, où les deux disciples découvrent et réalisent en marchant ensemble que c’était Jésus.
Les MiF traversent actuellement ce qui paraît être une crise. Si c’en est une, c’est une crise de croissance, un processus de transformation, une bénédiction où les MiF sont un lieu d’accueil, d’enracinement et de floraison.
Les structures actuelles qui ont nourri, soutenu et permis de grandir et de durer, n’arrivent plus à porter les réalités émergentes. Il nous faut nous rendre à l’évidence : le changement est inévitable.
Nous projetant et embrassant notre second centenaire, les échos et l’énergie du 45e Conseil général ne cessent de nous transporter vers d’autres rives, vers 2035.
Une autre structure au service de la mission et de la vision de l’Église Unie du Canada ancrée dans les réalités de notre foi et de notre espérance.
À nous de la vivre ! À nous de la bâtir !