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Mot du Responsable (9 avril 2024) – Rev. Dr. Emmanuel Djacoba Tehindrazanarivelo

Il a fait 17°C aujourd’hui à Montréal, et une tempête de neige la semaine dernière. Une éclipse solaire, où le soleil et la lune s’éclipsent, drainant toute une foule à l’observation de ce phénomène unique qui a lieu tous les 180 ans. La nature semble nous en faire voir de toutes les couleurs. Le printemps est là, mais il n’est pas entièrement là. Il n’y a pas encore de floraison et des bourgeons n’ont pas encore éclos. Parle-t-on de changement climatique ou d’un changement cosmique ?

Le fait est que toujours là-bas et ailleurs, les bombes et les canons continuent à tonner avec leur lot de dévastations, de destructions massives, de morts et de blessés, rasant ou qui semblent raser la vie de la surface de la terre. Ces guerres et dévastations, dont les échos se font de plus en plus lourdement entendre et les impacts de plus en plus proches, jusqu’où iront-elles ? Jusqu’où irons-nous ?

Pâques est passée. Ses festivités et remue-ménage semblent être bien loin, voire lointains. Est-ce que le Christ est vraiment ressuscité ? Comment pourrais-je croire et dire sans hésitation qu’Il est vraiment ressuscité ? Je pense à ce texte de Jean 21 : 1-14, dans lequel après la résurrection et l’apparition de Jésus, les disciples sont retournés à leur quotidien. Pierre et sa petite bande d’amis ont repris le chemin de Tibériade, leur lieu de travail, et milieu de prédilection. Ils sont revenus à ce qui leur est familier : les berges, le bateau, le filet, la pêche. Apparemment, rien n’a changé. Peut-être leur cœur était-il tiraillé entre ce doute et l’espérance, ce qu’ils ont vu et vécu par l’apparition de leur Ami et Maître Jésus ? Est-Il bien ressuscité comme cela leur a été annoncé ? L’ont-ils bien vu ou n’était-ce qu’illusion? Est-ce bien Lui qui a vaincu la mort, et bien Lui ? Le cri du disciple bien-aimé « c’est le Seigneur ! » (Jean 21:7), entendu par Pierre retentit jusqu’à nous, révélant la présence de Celui qui était mort, mais bien vivant au milieu de nous.

Oui, les guerres meurtrières, les destructions massives, les souffrances indicibles, la paupérisation abjecte sont là. Mais aussi, les voix qui s’élèvent, les vies qui crient refusant de se taire, refusant de ne pas voir, refusant de se cacher, sont tout aussi présentes.

J’entends les clameurs fusantes un peu partout dans le monde, refusant que la violence, la pauvreté et la guerre soient inéluctables, des voix qui réclament la justice et la paix, les mains solidaires, la communion, face à la haine et aux divisions. J’entends les cris, les pleurs et les sanglots, les chants que les bombes et les fusils ne parviennent pas à étouffer. Je vois les signes de vie, de résilience, d’une force dans l’impuissance même, le Christ sur la croix. Je vois les arbres et les fleurs qui se mettent à bourgeonner, des enfants qui naissent, des hommes et des femmes qui quittent leur confort pour partager la vie des victimes et rescapés de la violence et des guerres pour que d’autres vivent. Ne sont-ils pas le signe de cette mort et résurrection dont parle l’Évangile ?

À travers les milliers, voire les millions de voix qui clament et disent fort non à la guerre, oui à la justice et la paix, j’entends la voix de l’apôtre bien-aimé qui dit « c’est le Seigneur ! » (Jean 21:7). Je vois le Christ ressuscité qui apparaît aux disciples et qui dit « la paix soit avec vous » (Jean 20:21).

Apparemment, rien n’a changé. Mais à la nuit de Pâques, tout a changé. La même présence du Christ qui s’est révélée aux disciples au bord du lac de Tibériade se révèle dans l’ordinaire de notre quotidien, nous invitant à une transformation du regard, pour nous permettre de voir sa manifestation et proclamer la vie, Sa Vie, dans les zones et les temps de guerre et de non-vie.

Oui, Il est vraiment ressuscité !

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