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Mot du Responsable (27 janvier 2025) – Rev. Dr. Emmanuel Djacoba Tehindrazanarivelo

Hier, je me suis rendu compte que les jours rallongent et que la nuit devient plus courte.

Les nouvelles de la semaine dernière m’étaient catastrophiques. Plus d’une fois, j’ai eu froid dans le dos. Et ces derniers jours, ce n’était pas mieux, bien au contraire. Même dans mes pires cauchemars, je ne pensais pas entendre ni être témoin de tels événements et déclarations. Annexions de pays, déportation par milliers, retrait arbitraire de droits de citoyenneté, chasse aux sorcières basée sur le genre, l’orientation idéologique, déni des droits des autochtones, et la liste est loin d’être complète.

Qui aurait cru que cela se passerait dans cette partie du monde libre, démocratique, dont les valeurs morales de liberté et d’humanité ont fait la fortune et le rayonnement universel. D’un simple trait de plume, les combats et les acquis de plusieurs générations sont niés. Des déclarations et des décisions qui entrent en collision frontale avec les valeurs incarnées et proclamées par l’Église Unie du Canada.

Plusieurs personnes m’appellent, effarées et désorientées. La même question revient “qu’allons-nous devenir?” Je n’ai pas de réponse et je le leur dis.

Je rappelle en revanche ce que l’histoire m’a appris. Face à l’injustice, au déni des droits, quand la liberté est foulée aux pieds, c’était par le silence et l’inaction des hommes et des femmes justes que le mal a pu se propager et s’incruster. Il ne faut pas oublier qu’Hitler est arrivé au pouvoir par un vote populaire et démocratique.

Qu’allons-nous faire? Telle est la question. Ce cantique d’espérance et de résistance de la période hitlérienne trotte dans ma tête : “Déjà la nuit s’achève, le jour n’est plus très loin”.

L’Épiphanie, c’est aussi cela. Des femmes et des hommes qui élèvent leurs voix dans la nuit.

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