Dieu de la mémoire, Roi des rois,
Tu entends le cri du sang versé,
Tu vois les chaînes devenues lois,
Tu connais les marchés où l’homme fut monnayé.
Nous venons à toi, le cœur chargé,
Non pour pleurer seulement,
Mais pour que l’esclavage soit brisé
Et que la justice jaillisse maintenant.
Car le racisme n’a pas de frontière :
Il change de masque, il change d’ère.
Dans les banques, les traités, les guerres,
Il tue à distance, il ravage nos terres.
Ce n’est plus la chaîne au poignet,
Mais des mines vendues à vil prix, des passeports refusés.
Ce n’est plus le fouet qui claque,
Mais l’aide conditionnée, la famine qui traque.
Et l’Église…
Parfois muette, parfois complice.
Elle a béni les conquêtes et les croix dans les cales,
Elle s’est tue, alors que le mal montait en rafale.
Seigneur, brise ce silence, réveille ses offices.
Nous prions pour l’Afrique debout,
Non comme mendiante aux pieds des puissants,
Mais comme une mère au cœur ardent,
Qui réclame ses fils, son pain, son temps.
Délivre-nous du racisme sophistiqué,
Celui qui gouverne sans jamais aimer.
Celui qui, sous des mots de progrès,
Cache la volonté de nous effacer.
Éclaire nos luttes d’une lumière de vérité,
Fais tomber les masques, même dans les lieux sacrés.
Et que le Christ, Sauveur et Libérateur,
Vienne troubler l’ordre des oppresseurs.
Nous serons vainqueurs, Seigneur, nous serons vainqueurs,
Car ta justice est un fleuve, et non un mirage,
Car ta paix n’est pas un luxe,
Mais l’héritage promis à tous tes enfants, de tous les âges.
Amen.
– Luc Noubissi
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Deutéronome 30 se situe à un moment crucial de la vie de Peuple de Dieu. Du haut de la montagne se voit la Terre Promise mais pas encore acquise. Moïse prépare une nouvelle génération, celle de Josué, et lui passe le flambeau non sans, au demeurant, fustiger la conduite des ancêtres et la mettre solennellement devant ses responsabilités : vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. … J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui …
En ce temps de l’Avent, Seigneur aide-nous à nous apprêtons à vivre un temps nouveau. Aide-nous à discerner que sommes responsables de ce que nous faisons de notre vie ; que nous sommes responsables des actes que nous posons et que nous n’avons pas à chercher quelque prétexte que cela soit pour essayer de justifier nos lâchetés, les inégalités et l’iniquité d’une société que nous avons cocréée.
Seigneur, ta volonté divine est claire et nette et tu nous adjures de choisir la vie, la bénédiction et non pas la mort et la malédiction alors, remets-nous sur le chemin de la vie. Assiste-nous, nous ton peuple, à renouer les relations brisées. Donne-nous la patience pour renverser les barrières du soupçon et de la méfiance, la capacité de reconnaître nos préjugés personnels, le courage de surmonter la crainte et celui de dire la vérité. Apprends-nous à respecter l’intégrité et les droits de l’autre, afin que ton Royaume s’instaure sur la terre, pour l’amour de Jésus que nous attendons.
– Samuel Vauvert Dansokho
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À la suite de l’instruction de Jésus à ses disciples: « si sept fois le jour quelqu’un t’offense et que sept fois ce quelqu’un revienne à toi en disant ‘je me repens’, tu lui pardonneras », Luc 17 nous raconte que les apôtres lui dirent « augmente en nous la foi », à quoi Jésus rétorque « si vous aviez de la foi aussi minuscule qu’une graine de moutarde … » avant ajouter « lequel d’entre vous, ayant un serviteur … » pour terminer par « vous aussi, quand vous aurez fait tout votre devoir, dites ‘nous ne sommes que des serviteurs ordinaires, ayant seulement fait ce que nous devions faire’ »
Seigneur, en ce temps de l’Avent, apprends-nous que c’est dans la banalité du quotidien que nous démontrons la teneur de notre foi et que tu accomplis des miracles par les services que , sans prétention aucune, nous rendons. Mets en nous la conviction que nous n’avons nul besoin de davantage de foi du fait que tu nous dotes suffisamment de ce dont nous avons besoin pour ton ce que tu attends de nous. Alors, plutôt que de te prier « d’augmenter en foi la foi », nous te demandons de nous apprendre à ne pas mépriser le don que tu as déjà mis en nous pour que, finissant avec les excuses ou les prétextes, nous le mettions en oeuvre avec une joyeuse audace pour combattre le préjudice et le manque de confiance. Amen!
– Samuel Vauvert Dansokho