L'Église Unie du Canada

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Une place à la table: Stéphane Vermette

Une Église qui ose évoluer

« Nous vivons une période de profonde transformation. Pour moi, l’inconfort est une bénédiction, car il nous pousse hors de notre zone de confort, en nous contraignant à redoubler de créativité et d’inventivité. À quoi ressemblera l’Église Unie dans 100 ans ? Je n’en ai pas la moindre idée. »

Stéphane salue le courage avec lequel l’Église Unie du Canada aborde les enjeux sensibles et voit une véritable force dans sa capacité à accueillir la controverse au nom de la justice. Il se souvient de 1988, lorsque l’Église a déclaré par voie de vote que toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle, sont accueillies comme des membres à part entière de l’Église Unie, et que les membres sont toutes et tous admissibles à poser leur candidature au pastorat ordonné, alors qu’elle savait pertinemment que cela entraînerait le départ d’une partie des membres. L’Église savait qu’elle perdrait des membres, se souvient-il, mais elle a choisi de rester fidèle à ses convictions et d’aller de l’avant. À ses yeux, cette décision relevait d’une question d’intégrité, au-delà de l’inclusion. Il s’agissait de créer un espace où chacun et chacune peut se sentir à sa place, quelle que soit son identité.

Stéphane est convaincu que la diversité est une force qui donne un sens à la communauté. « L’Église Unie a toujours été un espace où l’on peut venir sans craindre le jugement, et où il n’est pas nécessaire de suivre toutes les règles ni de cocher toutes les cases pour se faire accepter », explique-t-il. « On accueille les personnes telles qu’elles sont, sans condition. »

Stéphane admet qu’aborder les questions sensibles demande du courage. « L’Église Unie est prête à accueillir non pas une seule théologie, mais 50 théologies à la fois… C’est ce qui m’a séduit quand je l’ai rejointe. Ici, on n’impose pas une seule façon de faire : il y a de la place pour le dialogue. Ce n’est pas blanc ou noir. Il est parfois contrariant de ne pas avoir de réponse tranchée, mais cela crée l’espace nécessaire à l’émergence d’une réelle diversité. »

À propos de l’initiative Une place à la table, Stéphane fait observer que Jésus est fréquemment mis en scène autour d’une table dans les Évangiles. Il souligne que l’entourage de Jésus dans ces récits était formé de figures éminentes de l’époque, mais aussi de personnes marginalisées, comme des prostituées et des malades de la lèpre. Même pour son dernier repas, Jésus a choisi de partager sa table avec des amis, et c’est ce moment que l’on commémore chaque fois que l’on célèbre la Sainte-Cène. Selon Stéphane, le caractère sacré de la table ne se limite pas au pain et à la coupe ; elle prend vie dans ce moment divin où chacune et chacun est invité à accueillir l’amour inconditionnel du Christ et son appel ouvert. Il voit en ce moment de partage une invitation à approfondir notre relation à Dieu et aux autres. Lorsque Jésus nous invite à la table, souligne Stéphane, il nous rappelle avec force que chaque personne a sa place et mérite d’être aimée.

Pour Stéphane, la force de l’Église réside dans son audace, son esprit d’inclusion et sa capacité de remise en question. Il est certain que ces qualités continueront d’impulser des initiatives vivifiantes et porteuses de sens dans un monde en constante évolution. Il estime qu’en se confrontant aux réalités de la justice sociale, en assumant son histoire et en accueillant l’évolution des expressions de foi, notamment à travers le projet Une place à la table, l’Église Unie du Canada prouve qu’elle sait évoluer.

« L’Église Unie du Canada a clairement la capacité de tracer de nouvelles voies, notamment dans le contexte canadien », affirme-t-il. « Une place à la table s’inscrit pleinement dans cette démarche. »

Stéphane Vermette

Le pasteur Stéphane Vermette travaille comme coordinateur des communications et du développement français au sein de l’Église Unie du Canada. Né au Québec, il a rejoint l’Église Unie au début de la vingtaine. Depuis son ordination en 2006, il a servi plusieurs paroisses, tant en français qu’en anglais, en Ontario et en ligne. Depuis les années 2010, il expérimente l’exercice de son ministère à travers diverses plateformes numériques. Sa théologie biblique, de sensibilité progressiste, est nourrie des travaux de John Dominic Crossan. Il a participé à de nombreux comités nationaux de l’Église au cours des 20 dernières années.

 


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