Je sors de l’avion. Nous voici à Saint-Jean de Terre-Neuve pour la célébration du centenaire de l’Église Unie du Canada. Le souffle du vent et la chaleur me happent. L’odeur de la mer me monte au nez. Tout autour de moi me touche au tréfonds. De nombreux souvenirs remontent aux surfaces: des récits, des lectures, des images.
Il y a cent ans, ce fut la naissance d’une Église unie au Canada; fruit de dialogues, de concertations, de convictions et de foi radicale. Quelle espérance folle! Clamer l’union dans un monde tout aussi divisé que maintenant, témoigner les bonnes nouvelles dans une époque où l’ancien s’est écroulé, et la nouvelle a peine à émerger. Quel courage! Quelle vision! Oser croire haut et fort, oser clamer sans ambages en parole et en action son espérance de communion par une unité visible dans un contexte de divisions et de dissensions sept ans à peine après la fin de la guerre (1914-1918).
Saint-Jean de Terre-Neuve était un temps de célébration, une récapitulation, un kairos. Le passé et le futur étaient au présent, ici, et le maintenant. J’étais témoin d’une Église écoutante et repentante, confiante dans son avenir, s’y projetant courageusement avec audace et détermination.
La joie, l’espérance et la communion étaient palpables. La foi dans un avenir, certes incertain et plein de défis, était partagée. L’Esprit de Pentecôte était là, insufflant un nouveau dynamisme et courage. « Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour pêcher » (Luc 5,4).
Une jeune autochtone, une femme, un francophone d’ascendance africaine, avaient co-présidé la cérémonie. Tout un symbole, tout un message, toute une affirmation de foi, d’une réalité, de rêves et de vision, de ce qu’est l’Église Unie du Canada dans les cent années à venir.