La neige fond dans les rues et autour de nous. Il faisait doux ces derniers temps. Apparemment, l’hiver est parti, mais le printemps n’est pas encore là. J’attends encore le gazouillis des oiseaux pour me prononcer. Ce n’est qu’une apparence qui affirme une certitude : le printemps reviendra.
Cette semaine, nous célébrons le Mardi Gras, la Saint Valentin et le Mercredi des Cendres. Trois festivités qui nous rappellent combien dans le gras comme dans le maigre, l’amour est si important.
A toutes celles et ceux qui aiment et sont aimés.es, je souhaite que leur amour dure pour toujours. A celles et ceux qui se sentent dans les cendres, soyons réconfortés.es. Comme un phénix, la vie renaît des cendres et le temps des cendres, c’est aussi le temps de la reconstitution, le début d’une nouvelle vie en germination.
Bientôt nous entrerons dans le Carême, quarante jours de temps d’Église qui invitent au retour à l’essentiel dans notre vie. Comment discerner l’essentiel de l’important et du nécessaire? Surtout dans un monde où tumultes, voix et voies multiples nous tiraillent et nous invitent dans différentes directions? Où et comment entendre cette petite voix intérieure qui nous dirige vers la voie de la paix, de la sérénité et de la justice ? Et sur quel front de justice s’engager et se battre, quelle paix choisir, quelle sérénité ? Et encore comment ? La tentation du repli sur soi ou celle de l’activisme dans toutes les directions ? Le burn-out ou le don de soi vrai, comment savoir ?
Le Carême nous apporte autant de questions que de réponses. Mais les vraies questions nous ramènent et nous guident vers la Vraie Voie. Cette Voix qui confirme que la vie en vérité se trouve là où les plus grands besoins rejoignent notre désir le plus profond.
Dans les Ministères en français, nous sommes en pleine préparation de l’Assemblée Générale qui aura lieu le 24 février à Montréal. Ce sera un temps de fête et de retrouvailles, hybride (en présentiel et en ligne). Un temps fort de reconnaissance mutuelle, de gratitude et d’actions de grâces.
Nous avons traversé les années, les mois, les pandémies, les changements avec ses ajustements. Ensemble nous avons labouré, ensemble nous avons semé et maintenant, ensemble moissonnons et engrangeons. Les récoltes sont prêtes.
En quelques mois de responsabilité en ces Ministères, je vois une Église et des communautés certes à première vue quantitativement en diminution mais dans lesquelles je retrouve un même dynamisme qu’au temps des grands rassemblements, et peut-être qualitativement encore plus engagées. À voir en effet le petit nombre et l’âge parfois avancé des membres, il y a autant sinon plus d’activités et de témoignages. Je m’étonne toujours et me réjouis, combien les réalités sur le terrain telles que je les vis avec d’autres sont en contradiction avec la rhétorique de l’extinction certaine de l’Église Unie.
« Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit». Je vois un passage à la vie qui attend à être célébrée. Les Communautés de foi émergentes, les visites et les conversations avec les Communautés de foi établies trahissent cette vie qui émerge, le temps de moisson dans lequel nous sommes. Le temps de Carême nous invite à méditer sur le déjà et le pas encore.
Le Canada, avec ses saisons et leur observation, m’apprend beaucoup sur la dynamique du temps et de la vie, du déclin et de la croissance, de la mort et de la résurrection.