L'Église Unie du Canada

Menu

Actualités

Réaction à la découverte de la fosse commune du pensionnat de Kamloops

Une membre de la Première Nation Tla-O-Qui-Aht se recueille au bas des marches extérieures de l’Assemblée législative, à Victoria, le 1er juin. LA PRESSE CANADIENNE/Chad Hipolito

Ces renseignements peuvent avoir un effet traumatique chez les survivantes et les survivants des pensionnats. Si vous ressentez de la douleur ou de la détresse en raison des expériences que vous avez vécues dans les pensionnats, veuillez appeler la ligne d’écoute suivante, qui est gratuite et accessible 24 heures sur 24 : 1-866-925-4419. Vous pouvez également appeler la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être des Premières Nations et des Inuits, au 1-855-242-3310. Elle est aussi gratuite et accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Un message à l’intention des membres de l’Église Unie du Canada

Grâce et paix à vous.

Depuis l’annonce de la découverte des restes anonymes et sans mention dans les registres de 215 enfants sur le terrain du pensionnat de Kamloops, nous avons reçu de nombreux messages de tristesse, d’inquiétude et d’indignation de la part des membres de l’Église.

Nous partageons ces sentiments.

On nous a également posé de nombreuses questions sur les intentions de l’Église Unie concernant les lieux de sépulture et les enfants disparus, la divulgation de nos dossiers sur les pensionnats et notre réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation (en anglais).

De nombreux passages bibliques nous rappellent l’importance de travailler ensemble pour la paix et la justice. Nous aimerions profiter de cette occasion pour répondre à vos questions, afin que nous puissions ensemble rendre hommage à toutes celles et à tous ceux qui ont été touchés par le système des pensionnats, et de faire face à nos obligations en tant qu’institution ayant participé à ce système.

L’Église Unie du Canada a dirigé 15 des pensionnats visés par la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRPI), ce qui représente environ 10 % des enfants autochtones qui ont été forcés de fréquenter ces établissements. L’histoire de notre participation est racontée dans le site The Children Remembered (en anglais), créé par les archives de l’Église Unie.

Depuis 1998, notre réponse au rôle que nous avons joué dans ce système est guidée par la sagesse du groupe intergénérationnel des survivantes et des survivants des pensionnats. En 2003, le Comité directeur sur les pensionnats autochtones (devenu par la suite le Comité sur la justice et les pensionnats autochtones) a formulé six principes de réconciliation, qui continuent d’orienter ce travail.

Parmi ceux-ci figure le principe de la participation de l’ensemble de la communauté, qui repose sur la « reconnaissance du fait que [les répercussions des pensionnats] sont à la fois communautaires et individuelles et qu’elles sont intergénérationnelles » [traduction]. Le comité a également reconnu que « les enfants et les petits-enfants des survivantes et des survivants sont aussi des personnes vivantes qui portent en elles les fardeaux du système des pensionnats » [traduction]. La découverte de Kamloops ainsi que la douleur et le traumatisme qu’elle a ravivés indiquent de façon manifeste que les pensionnats ne sont pas simplement un événement de la trame historique; ils sont la raison pour laquelle nous avons entrepris un difficile travail de réconciliation, que nous devons continuer aujourd’hui.

Réaction de l’Église Unie à la découverte de Kamloops

Le principe de la participation de la communauté oriente notre réaction. Le ministre exécutif des ministères autochtones, Murray Pruden, et le modérateur ont publié des réponses pastorales, et lancé un appel au deuil et au souvenir. Ce temps de recueillement était nécessaire pour que toutes les autres mesures que nous entreprendrons se déroulent de la bonne façon.

Dans une déclaration de l’Église Unie du Canada, nous nous sommes engagés à donner suite aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation au moment de leur publication en juin 2015, y compris les appels à l’action 73 à 76, qui portent sur les sites funéraires et les enfants disparus. Nous avons déjà effectué des travaux en collaboration avec les communautés pour commémorer des sites funéraires connus à Brandon, Edmonton, File Hills, Red Deer et Regina.

Les appels à l’action indiquent très clairement que les communautés autochtones les plus touchées doivent prendre la tête de l’élaboration de ces stratégies et que leurs protocoles doivent être respectés. Nous sommes conscients que des tombes non marquées peuvent se trouver sur les propriétés de l’Église Unie et nous nous engageons à prendre toutes les mesures nécessaires concertant de tels lieux d’inhumation, de même que pour les sites funéraires connus, dans le respect des principes énoncés dans les appels à l’action.

Le secrétaire général a convoqué une table de travail composée d’anciens et d’actuels membres du personnel afin de préparer notre réaction. Les parties œcuméniques de la Convention de règlement se réuniront également pour discuter de la manière de réagir collectivement à cette situation qui nous concerne tous. Le Conseil national autochtone et le Conseil national des aînés et des aînées autochtones continuent également à se réunir pour discerner les besoins et la réponse de la constituante autochtone de l’Église. Ces réunions auront lieu dans les prochaines semaines et nous vous communiquerons de plus amples renseignements au fur et à mesure.

Nous sommes reconnaissants des gestes que vous posez dans votre contexte particulier, qu’ils aient la forme de veillées, de moments de prière, d’un soutien aux organismes autochtones ou de dons au Fonds de guérison. Sachez que tous les dons faits au Fonds de guérison pendant cette période seront conservés jusqu’à ce que la constituante autochtone de l’Église, qui supervise ce fonds, décide de la meilleure façon de les distribuer en fonction des besoins présents dans les communautés autochtones.

Divulgation des dossiers

Les médias ont beaucoup rapporté que de nombreux établissements n’ont pas divulgué tous leurs dossiers sur les pensionnats. Naturellement, cette situation soulève la question des dossiers divulgués par l’Église Unie.

Au cours de la Commission de vérité et réconciliation, le personnel du Conseil général et des archives des synodes de l’Église Unie a passé en revue tous les documents liés aux pensionnats et a créé un imposant guide du fonds documentaire touchant les pensionnats (en anglais). Ces documents sont accessibles aux chercheuses et aux chercheurs.

Le fonds documentaire a également été remis à la Commission de vérité et réconciliation pour la réalisation de ses travaux de recherche. Il a depuis été transféré au Centre national pour la vérité et la réconciliation, où il est accessible pour la recherche et a contribué à des projets tels que le Registre commémoratif national des élèves des pensionnats.

Nous entreprenons actuellement un processus de recherche semblable concernant notre rôle dans les externats et continuerons de transmettre les documents pertinents au fur et à mesure que nous les découvrirons.

Réponse de l’Église Unie aux appels à l’action

Nous faisons un suivi du travail mené par l’Église Unie en réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation adressés aux Églises et aux parties à la Convention de règlement dans ce document (en anglais), qui est mis à jour chaque année. Nous soutenons également, tout en y participant, des initiatives de promotion de la réconciliation définies dans le cadre d’autres appels à l’action, concernant notamment la protection de l’enfance et les femmes et filles autochtones disparues et assassinées.

Alors que nous exécutons ce travail, nous revient souvent à l’esprit ce passage de la Deuxième épître aux Corinthiens (5, 18-19) : « Tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ, et qui nous a confié la tâche d’en amener d’autres à la réconciliation avec lui : en effet, par le Christ, Dieu agissait pour réconcilier le monde avec lui, sans tenir compte des fautes des humains. Et il nous a établis pour annoncer cette œuvre de réconciliation. » (NFC)

Cette confiance s’accompagne de la responsabilité de rechercher et de dire la vérité. En ce moment, nous nous engageons à nouveau à dire la vérité, à éduquer et à agir concernant les choses dont nous sommes responsables. Que Dieu nous vienne en aide.

Pasteur Richard Bott
Modérateur

Pasteur Murray Pruden
Ministre exécutif, Ministères et justice autochtones

 

Document à télécharger

Principes sous-tendant l’établissement de relations justes

Les commentaires sont fermés.