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Non certes, il n’a pas perdu sa saveur,
le Sermon sur la montagne!

| MÉDITATION |

| Par Samuel Vauvert Dansokho, pasteur |

Samuel Vauvert Dansokho

À la vue des foules, Jésus monta dans la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. […] (Matthieu 5,1-48)

 

Le temps du Carême a toujours été un moment privilégié dans mon cheminement spirituel et c’est un élan qui me propulse tout au long de l’année. Nous sommes un peuple pour qui le message de Pâques est d’actualité chaque jour de notre vie. Alors entrons-y de plain-pied en nous inspirant de Matthieu 5!

Matthieu 5 représente la pre­mière partie du « Sermon sur la montagne », un chef d’œuvre d’éloquence pétri d’un enseignement et d’une spiritualité étonnamment subversifs de la part d’un Jésus que l’évangéliste Matthieu situe dans les contreforts du mont Galilée, à quelques encablures du territoire que sillonnait Jean-le-Baptiste, celui-là même dont il prend le relai, à la nouvelle de son emprisonnement.

La lectrice attentive (peut-être également l’un ou l’autre lecteur exceptionnel) trouvera dans Matthieu 5 trois parties facilement dis­tinguables :

1-12 

Jésus introduit son ser­mon par une évocation générale qui utilise un style poétique connu de son auditoire, parce qu’attesté dans la littérature du Premier Testament. À les lire de près, les huit Béatitudes (c’est de cela qu’il s’agit) de Jésus offrent, toutefois, la vision subversive d’un monde où les vulnérables, les pauvres bougres, les débonnaires et l’humanité souffre­teuse en quête de justice ont les pre­miers rôles. De ce constat général, Jésus tourne abruptement le fais­ceau sur les membres de son audi­toire. Il s’adresse à eux directement à la deuxième personne par une déclaration ressemblant à une béa­titude, mais en fait les prépare à un temps de vicissitudes et d’épreuves pour sa cause à lui, ainsi qu’à l’ins­tar des prophètes (p. ex., Jean Baptiste) qui les ont précédés.

13-20

Jésus développe le thème initié à la fin de la première partie et met l’accent sur l’identité de son auditoire. Ils (nous aujourd’hui) sont le sel de la terre et la lumière du monde. De plus, il ajoute qu’il n’est « pas venu abroger mais accomplir » la Loi et les Prophètes (plus de 800), dans sa totalité et au moindre de ses détails! Cette deuxième partie se termine par un défi : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. »

21-48

Le reste du chapitre 5 est un enseignement fort surpre­nant concernant « la Loi et les Prophètes », dont l’interprétation dépasse avec une autorité et une audace inouïe celle des personnes qui les prennent à la lettre, et même celle de leur auteur! Jésus pousse leur observation à l’extrême, il va au cœur de leur esprit. Sa théolo­gie de proximité insiste non pas sur les apparences d’une piété de façade mais bien sur la conversion nécessaire du cœur. Cette « justice » (orthopraxie et orthodoxie) ne peut s’accomplir que par le don gracieux et miséricordieux de Dieu et par la transformation en profondeur de l’être tout entier.

Bonne route, sur le rocailleux chemin qui mène à la Croix … et au-delà. Dieu veille!

 

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