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Mot du Responsable (7 novembre 2023) – Rev. Dr. Emmanuel Djacoba Tehindrazanarivelo

De la fenêtre de mon bureau, je vois les premières neiges qui tombent avec les flocons qui virevoltent.

Sur les routes à travers les vitres de ma voiture apparait devant moi un monde irréel, si différent de ce que j’ai vu il y a à peine quelques semaines. Les arbres, l’air, le sol et le ciel semblent se confondre dans une blanche couverture et se mélanger. Suis-je toujours dans le même pays ? Quel miracle, quel mystère, quelle beauté ! Encore une fois la création me rappelle que le changement, l’adaptabilité, la diversité sont dans la nature même des choses et des êtres. Elles sont sa force, la source de sa résilience.

Les Ministères en français ont maintenant un bureau à Montréal. Sis dans le bâtiment de l’Église Unie Saint Jean, 110 rue Sainte-Catherine Est, QC, H2X 1K7, nous partageons un même bâtiment avec le Sac à dos, un ministère auprès des itinérants, avec Camino de Emaus, une communauté de foi hispanophone, avec FJKM Canada Montréal une communauté de foi Malagasy, et évidement la communauté de foi de l’Église Unie Saint Jean. Les trois communautés de foi cheminent ensemble et s’orientent vers une collaboration croissante dans leurs ministères respectifs. De plus en plus d’itinérants visitent le sanctuaire et s’arrêtent pour partager quelques discussions ou leur vie.

Les visites et les rencontres sur terrain continuent avec leurs lots de surprises et de découvertes. Quelle intensité et quelle profondeur à l’écoute de Samer Laham et Annie Namala ! Tous deux font partie des membres du Conseil de partenaires 2023. Samer Laham est le Directeur des Services de réponse d’urgence du Conseil des Églises du Moyen-Orient. Son action se concentre surtout sur le dialogue et la réponse à la crise humanitaire dans la région.

Annie Namala est présidente du conseil d’administration de la Human Rights Advocacy and Research Foundation (HRF) et animatrice de l’une des plus grandes plateformes de la société civile en Inde, appelée Wada Na Todo Abhiyan, WNTA (Ne rompez pas vos promesses). La HRF œuvre pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Elle permet aux communautés socialement exclues et aux sections vulnérables de la société d’exercer leurs droits constitutionnels, amplifie leur voix et améliore leur participation à la prise de décision en démystifiant les lois, les politiques, les budgets et les mécanismes étatiques.

Les écouter et partager avec eux donne toute une autre perspective, combien décapante mais remplie d’espérance, de réalisme sur une situation particulièrement complexe. Leurs témoignages sont autant de récits de courage, d’engagement pour la paix et la justice dans un vivre ensemble plein de défis, dans un contexte de guerre et de violence. L’Église et les chrétiens en Inde et au Moyen-Orient, une minorité agissante rayonnant au-delà du cercle de leur communauté, une bouffée d’air frais, des signes et des symboles de la mort et de la résurrection.

L’alliance de Jean-Philippe Dubé-Goupil avec l’Église Unie Saint Pierre et Pinguet était un temps fort. Vivre cette cérémonie avec Jean-Philippe et ses parents qui sont venus de la Beauce, entouré de ses nombreux amis venus pour la circonstance. C’était émouvant. Un jeune s’engage pendant deux ans, apprendra de l’intérieur les méandres et les beautés du ministère pastoral, la dynamique de l’Église Unie comme institution et comme mouvement.

L’Église Unie Saint Pierre et Pinguet, nichée dans le sanctuaire de l’Église Unie Chalmers, sous la houlette de leur pasteure Darla Sloan rayonne au-delà de ses quatre murs. Présente auprès des itinérants, des réfugiés, des personnes judiciarisées, la communauté est aussi très active dans l’œcuménisme, le dialogue interreligieux, la justice sociale et climatique. Connue pour la vigueur de ses études bibliques et ses conversations théologiques, la communauté de Saint-Pierre et Pinguet avec son dynamisme, défie toute description. Cette visite m’a conforté dans mon constat: la croissance est présente dans l’Église Unie, il suffit de la voir.

Ma rencontre avec l’Équipe porteuse de l’IERTIMM (Institut d’Études Religieuses et Theologiques …) à l’église Sainte Dorothée à Laval, m’a ouvert à une dimension des MeF que je trouve essentielle et fondamentale: la charpente et la réflexion théologique en français et en terre canadienne. Elles sont la base qui permet aux MeF d’aller de l’avant, de s’enraciner, de croitre et de se mettre au diapason avec les questions et les problématiques de notre temps. Etant donné qu’aujourd`hui les MeF sont de plus en plus liés avec les mouvements migratoires, l’IERTIM a une place particulière et un rôle prépondérant a jouer.

La fin de la semaine passée, une rencontre des pasteurs des communautés de foi émergentes francophones d’origine africaine a eu lieu au Manoir d’Youville. Ce fut l’occasion de faire l’inventaire des défis et des opportunités que représentent les vagues migratoires avec les communautés de foi qu’elles suscitent et représentent. L’influx des chrétiens de différentes cultures et de diverses dénominations ou l’africanité s’exprime et se rencontre dans la francité. Les chocs des cultures et des visions du monde renvoient aux racines de chacun, si bien que francité et africanité se retrouvent dans l’autochtonie. Les expériences coloniales des communautés émergentes issues des vagues migratoires trouvent leurs échos dans la voix des Indigènes du Canada qui montrent le chemin, et permet d’articuler des expériences collectives peuples  cachées et refoulées.

Avec la visite des partenaires œcuméniques de l’Inde et du Moyen Orient et leurs vibrants témoignages de quête de justice et de paix, la célébration de l’engagement de foi d’un jeune dans la fleur de l age, le rassemblement des différents penseurs leaders et activistes des différentes Églises rassemblées autour de la question migratoire et de sa signification théologale pour l’Église et la société canadienne, de même les pasteurs responsables des communautés émergentes identifiant les opportunités et les défis que ces communautés représentent pour l’Église Unie du Canada. Le tout ramène dans la quête et la requête des peuples autochtones des Premières Nations. L’appel et vision, tout comme le plan stratégique, sont en marche, comme une nouvelle Pentecôte dans notre Église.

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