L’été est là, il n’y a pas de doute. La chaleur suffocante, l’odeur des mets brûlés dans les parcs et jardins que l’on ne peut s’empêcher de humer en passant. T-shirts, chemises légères, shorts et vêtements célèbrent avec les rues devenues piétonnes, le temps des festivités et le plaisir d’être dehors.
Hier dimanche, nous avons célébré le baptême par immersion et par aspersion d’une famille entière, huit au total, entourée par une communauté joyeuse et pleine d’énergie. Trois personnes ont confessé publiquement leur foi et leur engagement au sein de l’Église Unie. Nous étions de plusieurs origines sociales, de nationalités, de langues, d’ethnicités, de genres, de sensibilités théologiques et culturelles diverses, tous unis dans la foi, ensemble proclamant notre espérance en une humanité solidaire.
La famille catalyseur de cette célébration nous vient de la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est. Leur joyeuse présence parmi nous est un rappel de courage et de résilience face aux adversités. Par leur baptême ils affirment la foi et la vie, faisant fi des forces de destruction et de la mort qu’ils ont traversées et qui n’ont pas réussi à les anéantir. Leur adhésion à l’Église Unie du Canada est un témoignage de l’interhospitalité entre une communauté nouvellement immigrante et une communauté établie. La mort, la violence, la guerre, la haine et le désespoir n’ont pas le dernier mot.
Hier, durant ce culte de célébration, à travers les chants, les témoignages et les partages, l’accueil mutuel la vie a triomphé. Cette vie indomptable qui naît et renais, indestructible à l’image de ce Dieu qui s’est fait humanité, mort crucifié et ressuscité.
J’ai constaté combien la rencontre entre les communautés de foi émergentes et les communautés établies est non seulement transformative, mais tout autant créatrice d’une vie et d’une ère nouvelle. Une autre manière de penser, d’être chrétien, de croire et d’être église est en phase d’émerger et de prendre forme.
La semaine d’avant, ce fut l’installation du premier conseil paroissial de la Mission Protestante Francophone de Longueuil à l’Église Unie Saint-Lambert. Trois heures et demie de célébration, de chants et cantiques, de danses et d’ululation. L’Afrique profonde rejoint le franco-protestantisme en terre québécoise. La spiritualité de justice, de paix et réconciliation rassemble les enfants des différents mouvements migratoires au Canada autour de l’Église Unie.
La Région par son président, Norman Robert Boie, le Comité exécutif du Conseil général par le pasteur Samuel Dansokho, le président du Conseil paroissial de Saint-Lambert et la pasteure Jennifer Mountains et plusieurs membres de la paroisse, la MPFT avec le pasteur Isaac Kamta… et des membres représentants de la paroisse, les membres et amis de la MPFL avec leur pasteure Florence Bukam, et évidement le Responsable des MEF. La célébration est un évènement qui a quelque chose d’unique et très spécial. Elle est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’Église Unie.
La ferveur, l’enthousiasme, la joie et la convivialité se faisaient sentir au point que les trois heures et demie sont passées sans que personne n’ait eu envie de somnoler. Le repas fraternel, d’une cuisine camerounaise et tout aussi diversifiée, que la longue attente a permis d’apprécier davantage. Beaucoup de ceux qui étaient présents sont venus de très loin.
Puis il y a eu la rencontre avec Jennifer Henry, la Ministre exécutive de l’ODS, Stéphane et le Responsable des MEF à Ottawa sur l’état des lieux des communautés de foi qui constituent les MEF. Combien sont-elles ? Comment sont-elles constituées (spiritualité, charismes, dons et défis) ? En quoi sont-elles liées entre elles, reliées à toute l’Église Unie, participantes à la Table et intégrées aux MEF ? Cette rencontre a permis d’identifier les opportunités et les défis tant au niveau des finances, personnel ministériel, gouvernance et structure, pastoral et théologique, culturel et organisationnel des MEF.
Les MEF s’étendent petit à petit dans l’ensemble du Canada. Tout semble urgent. Mais qu’est-ce qui est l’essentiel et le nécessaire ? La réflexion continue. Probablement, il y aura une consultation. L’histoire de l’Église et l’Évangile continuent à s’implanter au Canada, au pas de l’humanité et au souffle de l’Esprit.