Les jours raccourcissent, le soleil se fait rare! Le froid mordant le matin, sur le visage buriné par le soleil! Le cycle des saisons rappelle que la nature a sa manière de se réguler, et que l’ordre de la Création prend et continue son cours normal malgré les atteintes au climat. Mais quel équilibre fragile!
- Mes pérégrinations m’ont conduit au Manitoba, Winnipeg. J’ai rencontré les membres de la petite communauté francophone au sein de l’Église Unie de Saint Mary’s Road à Winnipeg. Je remercie Chuck Kroeker qui a tout facilité. Nous avons eu un culte et une célébration bilingue de la Sainte-Cène avec le pasteur Philip Read. La vigueur du culte, les chants et la liturgie m’ont impressionné, sans parler de leur dynamisme. Le fait que la communauté francophone est partie prenante de la communauté anglophone offre un témoignage et un modèle très intéressant pour les Ministères en français et l’Église Unie.
- Au Camp Morgan, j’ai rencontré et conversé avec Ben, le Fire Keeper (Gardien du feu). En très peu de mots, il a expliqué la situation actuelle : où en est dans la recherche des restes de Morgan Harris et Marcedes Myran, les discussions avec les autorités, leur détermination et l’espoir d’obtenir justice. Ben et ses compagnons qui viennent d’un peu partout du Canada et d’ailleurs se préparent pour l’hiver rude des Prairies et continuent à vivre dans leurs tentes, comptant sur les dons et la solidarité. Leur courage, leur quête résiliente de vérité et de justice enracinés dans une profonde spiritualité et leur claire vision du monde laisse une empreinte profonde que je découvre chaque jour.
- À mon retour à Toronto, avant l’atterrissage de l’avion, je vois la mégapole brillant de ses milles feux. Combien de gens? Combien de vies? Et quelles vies cachées dans ces lumières? Vue de là-haut, la beauté des rues et des espaces bien agencés, notre dépendance à l’électricité, encore une fois notre vulnérabilité me laissent tout pensif.
- La réunion de l’exécutif du Conseil général (GCE) était un apprentissage de la diversité et du dynamisme de l’Église Unie du Canada en marche. Je suis reconnaissant pour l’invitation à y participer. Il me faudrait un peu plus de temps pour ruminer les expériences et les richesses de cette réunion.
- Un autre évènement à noter, est la rencontre des pasteurs en charge des communautés de foi émergentes africaines. Cette première rencontre de deux demi-journées et une nuit a eu lieu au Manoir d’Youville. Elle a surtout porté sur le partage et les réflexions sur la croissance, l’émergence des communautés de foi africaines francophones, leur signification, leur existence, et les défis qu’elles représentent pour les Ministères en français au sein de l’Église Unie du Canada. Avec une population jeune, dynamique et engagée, très diverse dans sa composition, et une expérience d’Église autre, les communautés de foi émergentes d’origines africaines sont des réponses à nos prières, des opportunités de croissance pour l’Église Unie et des sources de questionnements qui peuvent déranger et bouleverser notre manière de penser et de faire. Mais il est certain que la rencontre et le dialogue qui s’ensuit, fruit de cet influx, ne peuvent qu’être bénéfiques. Allons de l’avant, tout en retrouvant nos racines profondes communes.
- J’ai rencontré à Danville, en Estrie, une communauté de foi francophone en gestation qui se cherche sa voie. Niché au sein de la communauté anglophone de Danville Trinity United Church, le noyau francophone est déterminé à vivre sa foi et faire vivre son Église. La communauté de foi de Danville se projette en 2033, le bicentenaire de son existence. Avec leur projet d’expansion, l’invitation des francophones pour se joindre au noyau dur, la réouverture de leur école de dimanche, leur célébration de Noël en français le 24 décembre (une première), leur foi et leur détermination, je pense aux Actes des Apôtres. Je découvre un autre Québec, un Québec du réveil. Incroyable mais vrai.
J’emprunte en concluant les paroles de Siméon : « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé pour tous les peuples« (Luc 2 :30-31…) et celles du Psaume 34 : « je bénirai l’Éternel en tout temps« .