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Mot du Responsable (20 juin 2024) – Rev. Dr. Emmanuel Djacoba Tehindrazanarivelo

Aujourd’hui en sortant de la maison, je me suis senti happé par une bouffée d’air chaud. Un moment, je me suis cru à Niamey, au Niger. 38° en température ressentie, je suis à Montréal et bien à Montréal. Que l’hiver semble loin dans le passé et encore lointain dans l’avenir.

Cela fait aujourd’hui un an que j’ai commencé au poste de Responsable des Ministères en français. Que d’apprentissages, de bouleversements, de découvertes ! J’en apprends chaque jour et aucune semaine ne ressemble à une autre. D’émerveillement en ébahissement en passant par des questionnements profonds je continue gentiment mon chemin avec la Table et les ministères. Entre les voyages, les réunions, les écoutes et les rencontres, je ne vois pas le temps passer. Je vois en revanche que ça bouge, que des communautés de foi émergentes, des activités et des ministères se révèlent et s’affirment. Des inconnus deviennent des connaissances, des connaissances deviennent des amis, des compagnes et des compagnons de route. Le sentiment de communion s’installe et se manifeste de plus en plus par les élans de solidarité au sein des Ministères en français.

 

Ces dernières semaines ont été riches en évènements. Le plus marquant fut le culte de lancement du Centenaire à l’Église Metropolitan United Church de Toronto le 9 juin dernier. L’usage de nos deux langues officielles, le Français et l’Anglais, la diversité et l’unité de la liturgie avec des symboles forts et parlants, la lecture de la bible en Mohawk, le choix des cantiques, les personnes nombreuses en ligne et en présentiel, tout affirme la vitalité, la créativité, le courage et l’enracinement profond d’une Église en marche vers son premier centenaire. Citons ensuite la participation aux Assemblées générales de la Région Nakonha:ka à Montréal d’une part et de la Région de l’Est de l’Ontario et Outaouais à Ottawa d’autre part, la participation à la conférence de Black Clergy Network à Emmanuel College, le Symposium de NAIITS à Sioux Falls, Sud Dakota, la Table ronde sur le éco-théologie et Migration organisée par le Professeur Martin Bellerose du DIO avec comme invité spécial le Professeur Hervé  Djilo Kuate de la Faculté de théologie de Yaoundé et qui nous vient directement du Cameroun. Faudrait-il noter que la grande majorité des membres des communautés de foi au sein de l’Église Unie du Canada dans les Ministères en français vient du Cameroun. À titre d’illustration la MPFT ou la Mission Protestante de Toronto seule compte plus de 650 membres inscrits avec plus de 49 églises de maison à travers le Canada.

 

Riches en activités et en innovations, je vois les Ministères en français faire redécouvrir nos racines et nos acquis en tant que franco-protestants au sein de l’Église Unie du Canada. De même que les communautés de foi émergentes, dont la majorité est africaine, donnent du sang neuf au protestantisme canadien et à la francité de l’Église Unie, ainsi vient une impulsion nouvelle dans notre manière d’être chrétien et d’être Église par nos différents témoignages.

 

Les Ministères en français entrent dans une ère nouvelle, débordant au-delà de son aire traditionnelle, le Québec, vers l’Ontario et l’Ouest du Canada, jusqu’à la côte Pacifique en passant par les Prairies et les Rocheuses, vers l’Est du pays dans les côtes Atlantiques, flirtant avec les Territoires et le Grand Nord. Les activités et les témoignages des Ministères en français se font autant au sein que hors des quatre murs de l’église. Ses membres se retrouvent et s’arriment dans les réseaux numériques et sociologiques tissés depuis l’arrivée au Canada et/ou depuis les pays d’origine et qui se retrouvent dans les lieux de culte et prière.

 

Au sein des Ministères en français, la croissance n’est pas un vain mot. Elle nous secoue et nous interpelle jusqu’à la moelle. Elle nous fait revisiter tout aussi bien la structure, la gouvernance, la politique, nos théologies, nos liturgies et la spiritualité auxquelles nous sommes habitués. Comment embrasser le changement sans jeter le bébé avec l’eau du bain ? Comment ne pas se crisper, ne pas avoir peur de l’inconnu, avancer quand même et aller de l’avant en faisant confiance sans trop savoir et accepter de perdre contrôle ? On attendait la croissance, certes. Et la voilà, elle nous vient là où on ne s’y attendait pas ! Comme toujours, l’Esprit nous surprend. L’humour de Dieu.

 

Cette année nous a permis de voir et de mettre en lumière des réalités auparavant pas très perceptibles. Les défis sont énormes et profonds. Ils n’ont d’équivalent que notre foi et notre espérance en un Dieu qui sans cesse nous rappelle que nous ne sommes pas seuls.

 

Nous avons prié et nous avons œuvré pour que Son Règne vienne. Continuons à prier et à œuvrer pour que Sa Volonté soit faite. L’Esprit de Dieu visite son peuple, visite l’Église Unie du Canada. Comment l’accueillir ? Comment l’affirmer? Comment le proclamer ?

 

Telle est, selon moi, la question qui se pose aujourd’hui aux Ministères en français en particulier et à l’Église Unie du Canada en général à la veille de son centenaire.

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