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Le cheval et le papillon | Mon VAKOG, ou ma spiritualité par les sens

| CHRONIQUE DE NELLY ÉTOUKÈ |

 

L’observation. L’écoute. Le ressenti. Poursuivant ma stimulante réflexion sur la spiritualité qui me définit, je me suis laissé porter par mes sens, en faisant l’expérience de la programmation neurolinguistique (PNL).

Cette approche consacrée à l’étude du comportement humain dans ses dimensions de communication, d’apprentissage et de changement m’a permis d’observer et d’intégrer l’impact des canaux sensoriels dans la construction d’une vie spirituelle saine. En effet, la PNL place le concept du VAKOG au centre de sa démarche. Cet acronyme désigne les cinq sens : Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif et Gustatif.

Toute personne utilise un VAKOG dominant, et celui-ci tisse en elle un monde intérieur distinct construit par ses perceptions du monde extérieur. Visuel, auditif et kinesthésique (VAK) sont les sens prédominants de mon système de perception sensorielle qui me permettent au fil du temps d’enrichir et d’affiner ma spiritualité.

 

Développer le savoir-voir

La vue est un sens que j’affectionne particulièrement. Observer et analyser l’environnement dans sa splendeur me permet d’apprécier la diversité universelle, produisant en moi l’émerveillement, l’admiration et la fascination. Un amour inépuisable et une gratitude grandissante naissent alors en moi pour le Dieu créateur. D’une part, lorsque j’observe autour de moi des actes louables, de la compassion, de l’amour, un bien-être palpable se crée en moi et me pousse à fortifier ma conviction et mon amour du bien. D’autre part, confrontée à des événements négatifs, ma vue peut influencer péjorativement mes perceptions des personnes ou desdites situations ayant provoqué le malaise. Le fait de voir le mal engendré par certains actes autour de moi me sensibilise fortement et me pousse à veiller précieusement à ne point commettre de tels actes et à toujours demeurer sensible aux autres, à travailler sur l’image que je reflète auprès mon entourage, en veillant à ce qu’elle corresponde à ce que je suis réellement. En quelques mots, il s’agit d’utiliser ma vue à bon escient, pour purifier mon esprit, apprendre à observer pour nourrir et embellir mon essence spirituelle, et pour m’éveiller inlassablement à la beauté surprenante du monde extérieur.

 

Affiner le savoir-entendre

Écouter est un art qui s’apprend et se cultive, car l’ouïe n’est pas toujours attentive à la profondeur des mots qu’elle entend. Or, ce que nous entendons crée en nous une certaine résonnance qui va influencer nos états intérieurs tout autant que nos paroles. La parole fut dès les origines du monde. Elle peut donner du sens, mais aussi détruire. Elle peut restaurer ou humilier, convaincre ou dissuader. Lorsqu’employés à mauvais escient, les mots se répercutent en moi et mon discernement spirituel se met en éveil. Une expérience peu agréable resurgit dans mon esprit. Je me souviens d’un contexte dans lequel un ami cher a émis un avis des plus intéressants qui, bien qu’étant justifié, était formulé de manière péjorative. Cet événement a quelque peu troublé la perception que j’avais de cette personne, engendrant une perplexité dans mon raisonnement spirituel forgé sur le respect et la valorisation de l’autre – indépendamment de nombre de facteurs limitants ou influenceurs. C’était un langage grossier, rabaissant et sans égard, tellement éloigné de ce qu’est cette personne en réalité. Ma démarche consiste autant que possible à aligner mon ouïe pour qu’elle soit au service de ma spiritualité. Par exemple, si j’entends un discours blessant, je m’efforcerai de réagir dans l’esprit de l’Évangile avec un discours aimable et charitable.

 

Ajuster le ressenti émotionnel

Le kinesthésique fait appel à tout ce que nous ressentons. Du grec kinesis signifiant mouvement et aisthesis désignant la sensibilité, il fait appel au ressenti aussi bien physique qu’émotionnel. La raison n’est pas unique conseillère de l’esprit, le ressenti, ce qui monte en moi au cœur d’une situation dont je suis protagoniste ou témoin, peut prendre le dessus pour renforcer mon discernement, car je ressens intuitivement que la vérité ou la justesse penche plutôt dans ce sens que dans un autre. Et à bien des égards, mon instinct n’aura pas fait fausse route. À l’instar du visuel et de l’auditif, mon troisième sens dominant renforce ma spiritualité par des émotions construites à travers mes perceptions du monde extérieur. Émotions positives ou négatives, mais dont je m’efforce toujours de tirer du bon, afin de faire croître mon être spirituel dans la vérité, l’amour altruiste, la bonté et la bienveillance.

En somme, les sens sont pour moi une grâce précieuse et indispensable pour vivre et construire une spiritualité personnelle et enrichie. Ils véhiculent du monde extérieur vers le monde intérieur des informations sélectionnées, analysées, interprétées permettant de forger le caractère, la personnalité, les goûts, les tendances. Ils constituent un mode de communication d’une personne avec elle-même, mais également avec son entourage. Pour que les sens soient et demeurent porteurs de fruits, il faut en prendre soin. Ce soin passe inévitablement par la gestion du changement : apprendre à regarder autrement, écouter et entendre avec une ouïe sans cesse renouvelée, interroger ses émotions pour en conserver l’essentiel et le vrai. Toujours tendre vers une amélioration de soi au service des autres.

 

 

Photos de Nelly : Myrtho Clermont

3Réponses

  1. Daniel says:

    J’ai lu et relu ce billet avec tous mes sens pour en cerner le sens. J’y trouve une invitation à faire plus attention. En fait, tout en nous dit servir à glorifier Dieu. Un peu comme nous avons l’habitude de chercher Dieu partout, sauf là où il est véritablement, nous consacrons plus de temps aux choses que nous pensons évidentes pour exercer notre spiritualité, sans qu’elles ne le soient vraiment. Alors qu’un simple regard est assez évocateur, tout comme un léger sourire ou un tic pour révéler aux autres notre degré de sensibilité au divin. Oui, les autres peuvent trouver le reflet de Dieu en nous rien qu’à travers un regard, la patience à l’écoute, notre manière de manifester notre ressenti face à une situation, etc. Nelly nous invite donc à cultiver le sens de l’Esprit afin que face à la même situation, nous, enfants de Dieu, ne voyions jamais les mêmes choses que les autres. Merci encore de nous ramener sur le bon chemin. Shalom.

  2. caroline jette says:

    Cet article m’inspire beaucoup et j’aimerais TELLEMENT avoir la force de m’améliorer sur certains points. Je suis de celle qui ne sais pas vraiment controler ses émotions, je fais de mon mieux mais ce n’est pas suffisant alors je prie que Dieu me vienne en aide, pour renforcir mon être.

  3. Catherine says:

    Très bel article ! C’est une excellente démarche! J’ai beaucoup apprécié le lien qui a été fait avec la neurolinguistique ! La spiritualité analysée sous cet angle nous permet de replacer cette dernière dans l’essence des petites actions que nous sculptons. C’est une belle invitation à l’amour par les sens! Félicitations à Nelly qui grâce à ces articles nous berce d’une douce lumière. Merci Nelly pour ce merveilleux partage.

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