Une lettre ouverte demande au Premier ministre de défendre une réelle démocratie et l’état de droit en Haïti
Sous l’impulsion de la Concertation pour Haïti, 25 groupes de la société civile canadienne, dont l’Église Unie du Canada, ont signé une lettre au Premier ministre Trudeau demandant que cesse le silence complice du gouvernement concernant la crise sociale et politique en Haïti, et son appui au président de facto d’Haïti, Jovenel Moïse. Au vu de nombreuses analyses, cet appui est bien ce qui a permis son maintien au pouvoir malgré les protestations massives de la population depuis juillet 2018.
La lettre manifeste son appui aux groupes de la société civile haïtienne qui se mobilisent actuellement pour défendre une réelle démocratie et l’état de droit en Haïti.
« Le respect des droits de la population haïtienne, la fin de l’impunité et les violences qui minent les pratiques démocratiques passent aussi par le respect du droit à l’autodétermination du peuple haïtien et la fin des ingérences externes dans ce processus de transition démocratique.
« Nous répondons à l’appel [de la société civile haïtienne] aux peuples du monde entier de “montrer leur solidarité avec le peuple haïtien dans ses efforts pour se débarrasser du régime criminel, rétrograde, corrompu et dictatorial” de Jovenel Moïse. »
Dans la lettre, les groupes signataires demandent urgemment au Premier ministre de prendre les mesures suivantes :
- par l’intermédiaire du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), de l’OEA et des ambassades, de cesser de soutenir le régime criminel et inconstitutionnel de Jovenel Moïse et de respecter le droit à l’autodétermination du peuple haïtien ;
- le Canada, comme membre clé du Core Group, doit cesser son appui au gouvernement de Moïse, de plus en plus décrié et dénoncé pour son implication dans des massacres et des violences visant à établir un climat de terreur, à déstructurer l’opposition et à empêcher l’émergence d’une réelle alternative;
- le Canada doit cesser toutes formes d’appui au processus électoral illégitime et au projet de réforme de la Constitution que le pouvoir veut mettre en place, processus ne respectant pas les standards d’indépendance requis pour fonder la légitimité d’un gouvernement. La présidence ayant failli à organiser des élections législatives prévues par la Constitution, gouverne aujourd’hui par décrets en détenant tous les pouvoirs à elle seule;
- le Canada et les institutions internationales doivent considérer les alternatives de transition, sans ingérences externes, proposées par les différents secteurs de l’opposition et de la société civile au lieu d’appuyer aveuglément le gouvernement de Jovenel Moïse.
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Lettre au premier ministre Trudeau sur la situation en Haïti – le 8 mars 2021