Adele Halliday
Apprentissage
Il y a quelque temps, je parlais du programme des 40 jours de mobilisation contre le racisme avec un ami. Il m’a écouté attentivement décrire les sept semaines à venir au cours desquelles les gens de l’Église Unie auraient des occasions d’explorer des apprentissages, des réflexions sur la foi, des activités pour les enfants, des formes d’engagement et de promotion et défense des droits, tous axées sur divers thèmes liés à la lutte contre le racisme. Une fois que j’ai eu décrit avec enthousiasme le concept, mon ami est demeuré silencieux pendant un petit moment. Puis, me regardant solennellement, il m’a dit : « Est-ce que tu crois vraiment que le racisme va disparaître au bout de 40 jours? »
Avant de lui répondre, j’ai également gardé le silence pendant quelque temps et ensuite, nous avons eu une bonne discussion. La fin du racisme n’a jamais vraiment été le but des 40 jours. Le racisme est si profondément ancré, dans un si grand nombre de nos mécanismes, de nos structures, de nos politiques et de nos manières d’être qu’il est difficile d’imaginer que sept semaines puissent mettre fin à un système aussi omniprésent. Les 40 jours visaient plutôt à nous inciter à approfondir nos connaissances et à nous engager dans des actions, et à intégrer la pratique antiraciste à notre foi. Ces jours devaient nous aider, nous et notre Église, à bouger et à nous développer, nous stimuler, nous encourager et nous mettre au défi de vivre de manière plus conforme à notre foi pour devenir antiracistes. Ainsi, même si nous arrivons à la fin des 40 jours d’engagement, le racisme, lui, n’a pas pris fin. Et nous espérons que notre engagement collectif n’a pas non plus pris fin.
J’ai entendu exprimer un sentiment analogue à propos d’une fin à l’automne 2020. À ce moment-là, les personnes membres de l’Église unie s’étaient engagées à ce que notre Église devienne une Église antiraciste. Un grand nombre d’entre elles, dans certains cas bien avant que je sois là, ont travaillé avec acharnement pendant de nombreuses années pour que l’Église soit prête à prendre un tel engagement. Cependant, pour certaines personnes, l’engagement à devenir une Église antiraciste était aussi une fin. Certaines se sont réjouies du fait que la déclaration signifiait que nous, en tant qu’Église, étions déjà antiracistes, c’est-à-dire que la déclaration à elle seule concluait notre travail dans ce domaine puisque toutes nos luttes contre le racisme étaient terminées. Mais la fin de notre action collective en faveur de l’antiracisme n’était pas non plus le but de l’engagement de l’Église. Son engagement était plutôt une invitation à nous remobiliser avec une énergie renouvelée, à nous réengager, à poursuivre notre travail pour que notre Église devienne antiraciste. Comme le racisme n’a pas du tout pris fin, notre action dans ce domaine ne peut pas non plus avoir pris fin.
Les fins et les débuts me font également penser aux alliances et aux relations d’alliance. Une alliance est souvent décrite comme un accord entre Dieu et le peuple de Dieu. Il s’agit de promesses réciproques faites entre Dieu et les gens. Une alliance comporte des responsabilités mutuelles qui sont fondées sur une relation. Les alliances peuvent également signaler un début et une fin — la fin de ce qui était auparavant. C’est une fin puisque les gens pourraient convenir de ne pas faire quelque chose. Mais c’est aussi un début — une nouvelle relation. Un nouvel engagement. Un changement durable dans les manières de faire et les manières d’être. Une façon de nous laisser guider par Dieu pour vivre et être différents. Une invitation à la responsabilité envers soi-même, envers les autres et envers Dieu.
À la fin de ces 40 jours, pourrions-nous nous engager, non à mettre fin à notre engagement antiraciste, mais plutôt à continuer d’œuvrer pour la justice et l’équité?
Réflexion sur la foi
Jésus savait qu’à un moment donné, son ministère auprès des disciples et des gens prendrait fin. Il savait quand il allait mourir. Avant sa mort, l’Esprit a conduit Jésus dans le désert, et c’est dans le désert que Jésus a été soumis à la tentation durant son jeûne de 40 jours et de 40 nuits. Seul dans le désert, Jésus a compté sur Dieu pour qu’il l’accompagne dans cette épreuve.
La mort de Jésus a été une sorte de fin. Mais notre foi nous rappelle que sa mort n’était pas du tout une fin définitive, mais plutôt un nouveau commencement. Après la mort de Jésus et une période de deuil et d’affliction, Jésus est ressuscité et de nouveau vivant! Et le ministère de Jésus a repris d’une manière différente. Il est apparu aux disciples sous une autre forme. Il s’est déplacé sur terre parmi les gens pendant de nombreux jours.
Finalement, 40 jours après sa résurrection, Jésus est monté au ciel pour être avec Dieu.
Jésus nous a laissé un signe et un symbole de la fin ou du début de sa vie : la communion. Lorsque nous communions, nous nous rappelons que si Jésus est mort, la mort n’était pas pour lui la réponse ultime ni la fin. Nous nous souvenons de notre relation les uns avec les autres, de notre relation avec Dieu, et de la présence continue de Jésus avec et parmi nous. La communion nous rappelle également qu’une fin est aussi un commencement. C’est une invitation, un rappel à vivre en communauté et à être différents, à poursuivre notre vie et notre ministère en nous souvenant qui Jésus était et est pour nous, et à aller dans le monde en tant que disciples qui suivent l’exemple de Jésus en amour, en action, en prière et en service fidèle.
Peut-être que nous pourrons également, la prochaine fois que nous communierons, nous souvenir de notre engagement soutenu à l’égard de la lutte contre le racisme et en faveur de l’équité.
En communiant, puissions-nous nous souvenir des fins et des débuts avec Jésus, de toutes les manières dont l’Esprit nous conduit, et de toutes les manières dont Dieu nous accompagne dans ce travail difficile et joyeux qu’est le ministère.
Activité à faire avec les enfants
Matériel nécessaire : plusieurs perles de couleurs différentes, fil à perles ou fil élastique, ciseaux.
Un adulte peut mesurer le fil afin qu’il soit assez long pour faire le tour du poignet des enfants. Invitez ensuite les enfants à fabriquer des bracelets de perles en enfilant n’importe quelle perle de couleur une à une sur le fil coupé à l’avance. Les enfants peuvent vouloir enfiler leurs perles selon un motif particulier. Une fois que les enfants ont fini d’enfiler les perles, attachez les deux extrémités du fil de façon à former un cercle.
Pour attacher le fil de métal, vous devrez peut-être utiliser des perles à écraser et des fermoirs, mais il suffit de couper le fil élastique avec des ciseaux et de faire un nœud avec les extrémités.
Une fois qu’ils ont terminé leur création, invitez-les à regarder leurs bracelets. Quelle est la forme de leur bracelet? Où commence-t-il et où finit-il? (Les enfants pourraient répondre que leurs bracelets forment des cercles, ou que la fin et le début sont au même endroit, ou encore que leur bracelet n’a pas de fin ni de début.)
Amenez les enfants à réfléchir aux fins et aux débuts. Y a-t-il des moments où, comme dans le cas de leur bracelet, une fin est aussi un point de départ? Vous pourriez leur dire que chaque fin s’accompagne souvent d’un nouveau commencement. Par exemple, l’année scolaire se termine, mais elle recommence. Noël se termine et une nouvelle année commence.
Expliquez aux enfants que notre travail contre le racisme peut avoir une fin et un début. Nous pouvons finir d’apprendre d’une certaine manière, puis commencer à agir autrement. Ou encore, nous pouvons terminer nos activités quotidiennes, puis commencer à agir pour la justice de différentes manières. Notre travail contre le racisme est comme un cercle : la fin peut aussi être un début. Invitez-les à porter leurs bracelets pour se rappeler régulièrement notre travail contre le racisme.
Engagement de groupe
Réfléchissez à ce que vous pourriez faire pour continuer à participer de façon régulière et continue à un travail et à une pratique antiracistes. Notre politique de lutte contre le racisme apporte la précision suivante : « Nous estimons que la lutte contre le racisme est un effort continu. » Un tel engagement contre le racisme demande un travail constant, cohérent et empreint de foi.
Que peut signifier pour vous un tel engagement continu?
Réfléchissez à certaines des 40 journées d’action auxquelles vous avez participé. Aviez-vous pris d’autres engagements avant? Comment pourriez-vous intégrer ces engagements à votre activité régulière et à vos habitudes?
À la fin de ces 40 jours, quelle action pourriez-vous poursuivre ou amorcer?
Défense et promotion des droits
Un comité national de l’Église Unie nouvellement constitué, la Table commune sur l’antiracisme, élabore un plan d’action national contre le racisme, dans le contexte du plan stratégique du Bureau du Conseil général, avec des initiatives qui s’appuient sur les engagements à devenir une Église antiraciste et interculturelle. Le plan énumère cinq thèmes d’engagement : théologie, guérison et responsabilité, gouvernance, éducation et sensibilisation, et défense et promotion des droits. Un moyen d’agir pour la défense et la promotion des droits consisterait à s’engager à l’égard du plan dans son ensemble, en mettant précisément l’accent sur les objectifs liés à ce volet. Comment pourriez-vous, vous et votre communauté de foi, vous engager dans un travail de promotion de l’antiracisme?
Vous trouverez d’autres renseignements sur le plan de la lutte antiraciste dans la section sur l’antiracisme du site Web de l’Église Unie consacrée à la lutte contre le racisme.