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I can’t breathe, j’étouffe!

 

| Un message du pasteur Michael Blair, ministre exécutif – L’Église en mission |

Un homme dépose une photographie sur le site commémoratif où George Floyd a succombé à la brutalité policière à Minneapolis. Photo : Laurie Shaull (Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 Generic)

 

Chers amis, chères amies,

Ces derniers jours, je me débats pour trouver les mots adéquats afin de commenter les événements qui se sont produits cette semaine, mais pas seulement cette semaine, dont la violence a bouleversé nombre d’entre nous au tréfonds d’eux-mêmes. Je me demande que faire, comment réagir. Je remercie tous ceux et toutes celles qui ont communiqué avec moi pour me demander comment j’allais. Je suis sensible à leur sollicitude.

Toutefois, je veux vous dire que ce cri de George Floyd, « J’étouffe! », reflète la réalité que nombre d’entre nous, Noirs, vivons. Oui, c’est important d’être en colère face à la violence physique d’un genou qui broie un cou. Sachez que votre silence face au racisme systémique et sans fin que les Noirs subissent quotidiennement est en soi un acte violent, comme un genou écrasant un cou.

J’étouffe quand vous me laissez le fardeau de dénoncer les gestes racistes dont vous êtes témoins, et que vous gardez silence.

J’étouffe quand vous tenez vos privilèges systémiques pour acquis et que vous ne remettez pas en question les aprioris ou le statu quo et que vous demeurez silencieux. Vous me privez d’air et vous m’empêchez de respirer.

J’étouffe quand vous me demandez de représenter les Noirs sans vous demander pourquoi il y a si peu de gens comme moi tout autour, et que vous gardez silence.

J’étouffe quand vous invisibilisez ce que je vis en ignorant la couleur de ma peau. Votre silence est comme un genou sur mon cou.

J’étouffe quand vous voyez des images d’instances importantes dont vous faites partie, sur lesquelles il n’y a que des Blancs, et que vous ne dites rien, vous ne demandez pas pourquoi.

J’étouffe quand vous me dites que nous avons tous et toutes du sang rouge qui coule dans nos veines, et que vous banalisez ce que je vis.

Si vous souhaitez vraiment passer à l’action pour dénoncer le racisme et la violence (non seulement physique) raciale envers les Noirs, alors vous pouvez commencer par cesser de garder silence.

 

Une réponse à

  1. Porret Jean says:

    Merci de le dire si fort droit au cœur ! Votre explosion me touche très fortement et mes mots n’arrivent pas.
    L’injustice, le racisme et la violence dont vous êtes victimes est intolérable. Point ! Jean P
    J’ai des amis haïtiens et africains et j’y tiens

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