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Devenir un disciple antiraciste

Paul Douglas Walfall

Apprentissage

Paul Douglas Walfall

À certains égards, parler d’antiracisme et de vie de disciple a l’air presque redondant. L’un n’allant pas sans l’autre, il n’est donc pas nécessaire de nommer l’un après l’autre. Pourtant, en mettant l’accent sur les deux, on peut énoncer un point important et le clarifier. C’est dans cette optique que j’utilise les deux concepts ensemble. Par ailleurs, on mentionne trop souvent le fait d’être membre de l’Église, mais non d’en être un disciple. Là encore, je pense que l’un ne va pas sans l’autre. Je suis membre de l’Église parce que je cherche à être un disciple de Jésus.

Qu’est-ce qu’une ou un disciple? Je ne parle pas seulement des douze personnes qui ont suivi Jésus. Une ou un disciple est une personne qui suit quelqu’un qu’elle accepte comme une enseignante ou un enseignant. Une ou un disciple tire des enseignements des paroles, des actions et de l’attitude de la personne qui enseigne, et met en pratique ces apprentissages dans sa propre vie. Ce processus se caractérise par l’intentionnalité. Il n’est pas passif. La ou le disciple apprend et suit intentionnellement l’enseignement de la personne qu’elle ou il suit. Vous remarquerez peut-être que le mot disciple ne diffère que par quelques lettres du mot discipline. Dans ce cas, la discipline ne consiste pas à corriger quelqu’un, mais à faire preuve d’intentionnalité et d’ordre. Certains diraient que la ou le disciple est une étudiante ou un étudiant discipliné.

En tant que disciples de Jésus, nous sommes appelés à poursuivre l’œuvre de Jésus et à continuer de proclamer la merveille et l’amour expansif et illimité de Dieu. Proclamer signifie à la fois parler et agir. Pour être antiraciste, il faut s’opposer intentionnellement au racisme. Le racisme se manifeste dans notre société lorsque nous jugeons d’autres personnes simplement en raison de leur couleur de peau et de leurs caractéristiques physiques. Le racisme est un péché parce qu’il nie l’image de Dieu dans autrui et le fait que nous sommes toutes et tous créés à son image.

Il a été dit que dans le monde actuel, nous sommes devenus trop centrés sur une doctrine de la destination. Nous ne nous intéressons qu’aux résultats ultimes. Bien que cela ait son importance dans certaines situations, tout n’est pas une tâche à accomplir. Certaines choses, en particulier les relations, n’ont pas de finalité précise. Ce sont des processus continus que nous devons poursuivre, en rectifiant nos erreurs et en cherchant à nous améliorer chaque jour. Il y a une analogie entre l’état de disciple et l’antiracisme. C’est pourquoi nous cherchons à devenir des disciples antiracistes. Les relations ne sont pas des tâches que l’on peut cocher sur sa liste en disant : « J’ai obtenu ce résultat et j’ai accompli cette tâche; maintenant, je passe à la suivante! ».

Comme disciples de Jésus, nous poursuivons l’œuvre de Jésus et, dans nos vies, nous cherchons à permettre à ce monde de vivre dans la justice. La droiture ne consiste pas à être une sainte ou un saint. La droiture consiste à avoir des relations justes et bonnes avec autrui. Et comment pourrions-nous y parvenir si nous n’affirmons pas l’image de Dieu en notre prochain et si nous ne cherchons pas à nous aimer les uns, les unes, les autres comme Dieu nous a aimés?

Hélas, l’histoire de l’Église montre que nous avons été complices de certains actes racistes. Les expériences de certaines personnes ont révélé que des membres de l’Église ont parfois commis des actes et prononcé des paroles ouvertement racistes.

C’est pour cette raison que nous devons nous souvenir de qui nous sommes : nous sommes des disciples de Jésus, et cette condition de disciple exige de nous d’être antiracistes. Pour y parvenir, nous devons constamment réfléchir à nos paroles, à nos actes et à nos attitudes. Mes actes, mes paroles et mes attitudes traduisent-ils ce que j’ai appris de Jésus et à son propos? En prenant conscience que nous n’avons pas été à la hauteur de notre vocation de disciples, il n’y a pas lieu de penser que nous avons manqué à Jésus. Au contraire, c’est une occasion de reconnaître notre erreur, de nous amender et de chercher la réconciliation en recommençant à zéro.

Nous sommes toutes et tous appelés à être des disciples antiracistes!

 

Réflexion sur la foi

L’auteur de l’Épître aux Éphésiens qui évoque certains types de conduites et de comportements dit que les noms de certains actes « ne doivent même pas être mentionnés parmi vous » (Éphésiens 5,3 b). Bien que le racisme ne figure pas dans l’énumération, il est intéressant de noter qu’une attente est exprimée quant au comportement des membres de l’Église. Un autre élément mérite d’être souligné : l’auteur semble dire que, si un comportement peut être acceptable parmi certaines personnes, dans l’Église, nous devons chercher à « suivre la voie de l’amour, à l’exemple du Christ qui nous a aimés ».

Seigneur, permets-moi d’aimer comme tu aimes. Permets-moi de chercher à affirmer la dignité de toutes les personnes. Permets-moi de vivre en reconnaissant que toutes les personnes sont à ton image. Permets-moi, dans ma vie, de rechercher intentionnellement le bien-être de toutes et tous, chaque jour et tous les jours.

Amen.

Activités pour les enfants

Maya Douglas

Récit : Hagar entend la promesse de Dieu

Document : The Family Story Bible (en anglais)

Objectifs :

  • découvrir un récit d’origines;
  • démontrer le pouvoir de la distance par rapport à un point de départ.
  • réfléchir au privilège, à la question raciale et au racisme.

Instructions :

  1. L’utilisation de dispositifs tels que les téléphones ou les tablettes est permise et facilitée.
  2. Demander aux participantes et aux participants d’établir trois à cinq ententes sur la manière d’être ensemble, par exemple : « chacun parle à tour de rôle »; « nous écouterons avec notre cœur et notre esprit ».
  3. Sortir deux par deux (si possible) et trouver un point de départ, par exemple un arbre sur votre rue. Passer en revue l’activité.
  4. Vous devez vous éloigner du point de départ, vous retourner et chercher des yeux le point de départ à différentes étapes de l’activité. Chaque fois que vous vous arrêtez et que vous regardez le point de départ, vous pouvez prendre une photo. Chaque groupe de deux doit prendre une direction différente, et :
    • avancer de 10 mètres, s’arrêter et regarder;
    • avancer encore de 10 mètres, s’arrêter et regarder (puis avancer encore de 30 mètres, s’arrêter et regarder).
  5. Revenir au point de départ et parler depuis ce point, si tout le monde est à l’aise, ou se réunir à l’intérieur.
  6. Revoir les trois à cinq ententes sur la manière d’être ensemble.
  7. Demander à une ou un volontaire de lire le récit biblique.
  8. Demander aux participantes et aux participants de s’exprimer chacun à leur tour sur le récit. Garder du temps à la fin pour permettre à celles et à ceux qui n’ont pas pris la parole la possibilité de le faire si elles ou ils le souhaitent.

Questions de réflexion

  • Quelle est la chose nouvelle que vous avez apprise ou à laquelle vous n’aviez jamais pensé?
  • Comment était votre point de départ à chaque étape à mesure que vous vous éloigniez? Est-ce qu’il a changé? Qu’est-ce qui a changé?
  • Comment les relations dans notre récit biblique ont-elles changé? Qui ou qu’est-ce qui a influé sur ces relations?

Engagement du groupe

Avez-vous déjà vu ou entendu parler d’une personne traitée différemment en raison de sa race? Qu’avez-vous fait?

Réfléchissez à cette expérience. Que pensez-vous que Jésus aurait fait? Comment auriez-vous pu faire preuve d’amour et de sollicitude dans cette situation?

Il se peut que vous n’ayez pas les moyens d’agir personnellement à ce moment-là, mais comment pouvez-vous faire participer d’autres personnes pour que la situation des personnes concernées change à l’avenir?

Défense des droits

  1. 1. Comment votre communauté de foi peut-elle agir pour que toute personne venant célébrer le culte sente l’affirmation de l’image de Dieu en elle? Que faites-vous déjà? Que peut-il être nécessaire de faire?
  2. 2. Demandez à votre pasteure ou à votre pasteur ou à une autre personne responsable de l’Église d’envisager de réaliser une série d’études axées sur ce que cela signifie être des disciples de Jésus aujourd’hui.
  3. 3. Y a-t-il eu des exemples de racisme dans votre communauté? Pensez à écrire une lettre à l’instance de rédaction de votre journal pour demander que nous traitions toutes les personnes avec respect.

 

Paul Douglas Walfall est membre de l’exécutif du Conseil général et de la Table commune antiracisme. Il est membre du personnel ministériel de la First United Church du Conseil régional Northern Spirit et vit à Fort Saskatchewan, en Alberta.

Maya Douglas est pasteure de la St. James United Church d’Etobicoke. Son ministère est axé sur l’accueil des familles et des enfants ou des jeunes. Mère de quatre enfants et enseignante au primaire depuis 22 ans, son travail contre le racisme s’étend à tous les âges.


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