L'Église Unie du Canada

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De mes ancêtres franco-protestants jusqu’à moi, aujourd’hui

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| Par Matthieu Sévigny |

Qu’est-ce qui a amené un jeune homme de 21 ans comme moi à être impliqué dans l’Église Unie?

En fait, je suis né dans une famille mi-catholique mi-protestante, mais peu religieuse. Dans mon enfance, j’ai été plus en contact avec le catholicisme. Cependant, ma mère m’emmenait parfois au cimetière de la Shawbridge United Church de Prévost, où nous avions de la famille enterrée. C’est à l’adolescence que j’ai commencé à me demander pourquoi j’avais des protestants francophones dans ma famille.

Les protestants ne sont-ils pas anglophones au Québec? J’ai élucidé la question en interrogeant ma famille et en faisant des recherches généalogiques. Le livre Des loups dans la bergerie : les protestants de langue française au Québec (1534-2000) de l’historien Jean-Louis Lalonde m’a d’ailleurs été fort utile.

Mon grand-père maternel, Maurice Rainville, est né de parents protestants. Son père était Canadien français et sa mère, Suisso-Italienne. Du côté québécois, ses ancêtres avaient été convertis dans les années 1850-1860 par des missionnaires suisses francophones venus expressément pour convertir les Canadiens français catholiques. Du côté de sa mère, le protestantisme venait de la famille suisse. Il s’agissait de réformés du canton de Vaud, sûrement convertis à l’époque de la Réforme.

Mon grand-père a donc été baptisé à l’Église Unie La Croix de Montréal par le pasteur Jean-Stanislas Rey, qui était son grand-oncle par alliance. Fait un peu macabre, le pasteur Rey est mort dans l’église unie Saint-Jean, rue Sainte-Catherine Est, après avoir animé le culte du dimanche… Par la suite, mon grand-père a fait ses études au réputé Institut français évangélique de Pointe-aux-Trembles, fondé par les mêmes missionnaires qui avaient converti sa famille quelques générations auparavant. Cet établissement a été fréquenté par de nombreux protestants francophones jusqu’à sa fermeture dans les années 1970.

Pendant que je faisais ces recherches, j’ai franchi les portes de l’Église Unie de Belle-Rivière, située à Mirabel (Sainte-Scholastique), lors de la fête des paroisses du Consistoire laurentien. On célébrait cette année-là le 150e anniversaire de l’inauguration de la chapelle. Peu de temps après, j’ai commencé à assister aux cultes à l’Église unie de Sainte-Adèle, qui était devenue francophone un an ou deux auparavant. Depuis un moment déjà, j’avais l’intuition que Dieu existait et cela ne me laissait pas du tout indifférent. J’ai donc commencé à faire des recherches sur le christianisme, le protestantisme et l’Église Unie du Canada. Leurs croyances m’ont rapidement rejoint.

En 2016, j’ai finalement fait ma confirmation et suis devenu membre officiel de l’Église Unie de Sainte-Adèle. Depuis cet événement, j’ai pris une part plus active dans la vie de la paroisse. J’ai présidé deux cultes en tant qu’animateur laïc. J’ai aussi fait une présentation sur l’histoire et la théologie protestante à l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme. Jusqu’à présent, je n’ai reçu que des commentaires positifs.

Alors, voici mon parcours de foi.

C’est donc d’abord l’histoire de ma famille franco-protestante qui m’a fait mettre les pieds à l’église. En cela, je crois que les missionnaires seraient contents de voir que leur travail a toujours une influence 150 ans plus tard!

 

Une énergie vivifiante

En août dernier, j’ai eu l’honneur d’être invité à participer à l’événement jeunesse Rendez-vous 2017. J’ai fait la lecture biblique – en français – à l’occasion de la célébration du soir. J’ai adoré l’énergie qui se dégageait de la foule de plus de 500 personnes, composée en très grande partie d’adolescents. L’ambiance était décidément joyeuse et festive, avec de la musique populaire et chrétienne. J’ai grandement apprécié l’utilisation de médias modernes tout au long de l’événement. Par exemple, durant la célébration, les jeunes étaient invités à répondre à des questions par l’entremise de Twitter, dont certaines étaient projetées sur l’écran à l’avant. Une bonne façon de rendre le rassemblement interactif. Rendez-vous avait aussi son propre filtre sur Snapchat!

De cette même soirée, je retiens le discours touchant et animé du pasteur Rodger Nishioka, qui enjoignait les jeunes à s’engager dans la foi « for God’s sake! » Un appel à renverser la tendance actuelle qui est plutôt à la désertion des églises, en particulier par les jeunes. Ce pasteur motivait aussi les adolescents à accomplir la volonté de Dieu pour faire un monde meilleur. Que Ton règne vienne, quoi! J’ai trouvé vivifiant de voir des ados d’un peu partout au pays s’assembler pour louer Dieu et partager leur foi commune. Jusqu’à présent, je n’avais vu un tel engagement jeunesse que chez mes amis protestants évangéliques (baptistes, pentecôtistes, etc.). J’ai été bien content de voir qu’on peut en faire autant dans l’Église Unie!

Pour la suite des choses, j’espère que l’Église Unie réussira à grossir ses rangs. Je crois que ses positions progressistes et son inclusivité pourraient en rejoindre plus d’un. D’un autre côté, je souhaite aussi que notre Église réussisse à être un lieu où les chrétiens plus évangéliques et ceux de tendance plus libérale puissent vivre leur foi ensemble et s’enrichir mutuellement.

En effet, je crois sincèrement que ces deux courants de pensée ont du bon. À suivre!

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