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Le cheval et le papillon | J’aime ça, prier

| CHRONIQUE DE NELLY ÉTOUKÈ |

 

La prière est l’élément central de ma spiritualité. C’est essentiellement à travers elle que se tisse et se maintient mon lien à la Sainte Trinité.

Dans ce troisième article de la série Le cheval et le papillon, je vous invite à découvrir les quatre dimensions de la prière qui me façonnent, me restaurent et me font croître au cœur de ma vie et de mes défis.

 

Un chemin de maturité

La prière me permet de bien mûrir à travers mon cheminement spirituel. Elle se nourrit des enseignements de la Bible, qui forgent mon identité, mon caractère et ma personnalité. L’un des exemples que je souhaite partager à ce propos concerne l’amour. Aimer ou demeurer dans un lien d’amour avec une personne qui nous a profondément blessée n’est pas chose aisée. Un événement déclencheur m’a permis de réaliser qu’au-delà de ma déception, j’aimais ces personnes qui m’avaient blessée. Grâce à la Bible, j’en ai pris conscience et j’ai acquis une certaine profondeur dans ma façon d’aimer, dans la compassion que je porte en moi. C’est la parole de Dieu qui m’a donné cette capacité d’entrer dans ce chemin d’amour et de pardon que je continue à explorer.

 

Une prière épurée, pour atteindre l’essentiel

La meilleure prière pour moi est celle qui se fait à cœur ouvert. Dans ma vie quotidienne, je n’aime pas les contraintes, et la routine est un élément qui me contrarie fortement. Toutefois, j’ai réalisé que je devais apprendre à structurer ma vie de prière : avoir une méthode m’enseigne la discipline et m’évite de perdre l’essentiel. En épurant la masse d’informations en moi, j’apaise mes pensées avant de me mettre en prière, et ensuite je me laisse guider par le souffle du Saint-Esprit pour m’élever vers Dieu et me détacher de moi-même.

Alors que je lui faisais part de mon expérience, Blaise Pascal Étoukè, un ami de longue date, pasteur de l’Église évangélique du Cameroun depuis 8 ans et pasteur consacré depuis 3 ans, m’a apporté l’éclairage suivant qui me paraît instructif concernant le trop-plein de mots qui déborde si souvent dans nos prières : « La multiplication de mots dans la majorité de nos prières reflète un certain vide intérieur. Dieu regarde au cœur. C’est la foi qui, dans notre prière, bouge les montagnes. Si c’est la foi qui sauve, il faudra donc avoir la foi. Même si elle est un don de Dieu, elle requiert notre participation. »

 

Une source de confiance

J’ai aussi eu l’occasion de discerner que cette prière qui se nourrit d’ingrédients simples me permet de persévérer à travers certaines situations difficiles, telles que l’injustice ou la perte d’un être cher. La prière me conduit vers une acceptation, comprise comme une disposition du cœur grâce à laquelle on garde confiance en la vie malgré ce qui provoque la révolte ou une grande tristesse. Il ne m’est pas toujours évident de vivre cela. D’une nature très sensible, j’ai appris et j’apprends encore à fortifier mes fragilités, pour vivre l’amour de Dieu en esprit et en vérité. C’est cet amour qui me guérit, me rassure et me donne la force de recommencer sans cesse à puiser dans les ressources intarissables dont Dieu comble mon cœur pour sceller ma foi.

 

La prière qui transforme 

Les défauts tout comme les traits de caractère sont tenaces. Mais chaque fois que je place Dieu en avant, la transformation intérieure se produit et rejaillit vers l’extérieur. Également, je pense que nous avons besoin des autres pour devenir meilleurs. Ces présences sont un complément à nos prières. Dieu a toujours placé des gens dans ma vie qui, par leurs qualités ou leurs défauts, m’ont poussée à améliorer mon caractère, à revoir mes schémas de pensées, à me surpasser pour donner la meilleure version de moi-même.

J’ai demandé à Blaise comment la prière pouvait transformer notre nature profonde, notre caractère et nous donner une belle personnalité qui réjouit le cœur de Dieu. J’étais intéressée à connaître son point de vue sur la question, car on oublie si souvent que les pasteures et les pasteurs sont avant tout des humains, ni parfaits ni infaillibles.

Blaise s’est confié à moi en ces termes : « Dans mon expérience personnelle et mon parcours biblique, je me suis rendu compte que Dieu connait tout et peut tout. Cette découverte a presque changé mon caractère et mon intention lorsque je prie. J’ai compris que mon dialogue devait être déplacé des bornes du demander aux bornes du don de soi. Depuis l’accès à cette étape de ma marche avec Dieu, mon regard sur Dieu, sur mon entourage et sur moi-même a considérablement changé. Prier est devenu pour moi une action de grâces. »

Et je tends moi aussi à emprunter ce chemin.

Merci Blaise pour ce témoignage concret!

 

 

Photos : Myrtho Clermont

 

4Réponses

  1. Catherine says:

    La prière : eau céleste vivifiant nos coeurs.
    Merci pour cet article plein de lumière.
    Merci pour ce message enveloppé d’espoir.
    Merci pour ce voyage vers l’essence de la spiritualité, une invitation aux mélodies qui tissent notre foi et notre être.
    Merci pour ces notes d’amour qui résonnent en nos âmes.
    Merci à la talentueuse et charmante Nelly, qui relate et nous met face aux : réalités, dilemmes, péripéties, joies, et force qui composent le quotidien de nos vies chrétiennes.
    C’est avec une grande joie que j’attends le prochain article. La vidéo est très belle, en espérant que bientôt il y aura des entretiens vidéos.

  2. Dany says:

    « Priez sans cesse », a écrit Paul aux Thessaloniciens. Que nous soyons ou non chrétiens, la prière est un acte nécessaire pour revisiter notre relation avec notre DIEU (« Divinité Incréée, Éternelle, Universelle », d’après un grand théologien). D’où l’urgence de se contenter de l’essentiel, cet essentiel qui nous donne des forces pour accepter, surmonter, supporter ce qui nous paraissait peu ou pas du tout évident. Oui, la prière nous fait grandir, nous rend mûrs, non pas seulement dans la foi, mais aussi dans notre intelligence et notre corps. c’est cela le miracle de l’amour.
    La prière est pour moi comme un élévateur. L’homme n’a pas la force de soulever une voiture, mais il a la force d’actionner l’élévateur qui soulève la voiture. c’est cela l’essence même de la prière : faire des choses qui, humainement, nous sont impossibles.
    Force à toi Nelly. Et fort heureusement, la papillonne aime aussi chanter. Or chanter, c’est prier deux fois.

  3. Blaise Pascal says:

    Merci Nelly pour cet article qui vient encore éclairer notre marche vers le Royaume…
    Dieu t’a vraiment inspirée et je suis persuadé que plus d’une vie en seront impactées.
    Merci de m’avoir joint à ce magnifique partage.

    Courage et encore Shalom!
    Pressé de lire les autres articles

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