Au quatrième jour du colloque Ministère et mission multiculturels au Centre œcuménique, à Genève, nous nous sommes vraiment gratté la tête en nous disant : « Mais qu’allons-nous faire avec tout ce que nous avons entendu, vu, ressenti et intuitivement senti? » C’est exactement cet état d’esprit que nous recherchions. Le jour était arrivé de réfléchir à toute cette information à la lumière de notre contexte particulier, de déterminer la palette de compétences dont nous aurons besoin pour mettre en pratique ce que nous avons appris.
Janet Sigurdson nous a guidés pendant la prière du matin, aux coloris de la spiritualité des Premières Nations. Nous avons été conviés à honorer la Terre-mère et le Ciel-père, et à prendre soin de l’espace sacré dans lequel nous vivons. Ce culte s’est déroulé sous le signe de l’enseignement, et les personnes présentes ont pris connaissance de la façon dont les peuples des Premières Nations ont pris soin des premiers réfugiés qui ont atteint leurs rivages – les populations qui ont quitté l’Europe au 15e siècle, en quête d’une nouvelle vie.
Les participants et les participantes ont passé la plus grande part de la journée à travailler avec les personnes ressources de leur choix. Ils ont exploré, entre autres, la préparation au ministère multiculturel, le leadership multiculturel, la liturgie et le culte multiculturels, ainsi que la mission et l’évangélisation sous l’angle du multiculturalisme. Le processus était très interactif. Il puisait au vécu des gens autour de chaque table ainsi qu’aux idées qui avaient été émises plus tôt, pendant le colloque. À un certain moment, le groupe qui se penchait sur la liturgie et le culte s’est retrouvé dans la chapelle, chantant un Kyrie de la liturgie syriaque du sud de l’Inde. Le groupe a appris à voir ce qui ne figure pas sur une page de musique, des éléments qui, en fait, sont essentiels à la signification spirituelle et théologique d’un cantique. À un autre moment, toutes les personnes présentes au colloque se sont retrouvées à chanter et à danser, leurs oreilles ornées de fleurs, guidées par une jeune femme fidjienne de Rotorua. Ce fut une expérience étonnante pour des gens qui ont été formés dans des traditions empiriques strictes et qui sont habitués à aborder et à comprendre leur foi selon ces approches. Or, nous avons tous et toutes senti la puissance de cette façon différente de faire l’expérience de notre foi.
Lors de cette journée, nous avons aussi cerné nos apprentissages des jours précédents qui nous permettront d’exercer un ministère et une mission multiculturels dans nos contextes respectifs. La question de l’heure était : « Qu’est-ce que je rapporte chez moi et qu’est-ce que j’en ferai? » Nous avons pris le temps de vivre individuellement un moment de réflexion et de planification, d’imaginer les contextes dans lesquels nous retournerons. Nous avons réfléchi sur les façons de réaliser notre rêve, celui de sensibiliser nos milieux au concept de ministère et de mission interculturels et de participer à sa réalisation. Puis, nous avons élaboré des plans. Il était clair, en écoutant nos propos, que nos projets étaient ancrés dans les réalités de nos milieux respectifs et qu’ils étaient directement liés au potentiel que nous voyons maintenant dans ces contextes. Le colloque a ouvert nos yeux sur les occasions d’engagements multiculturels et nous voyons maintenant des choses qui, antérieurement, nous étaient invisibles.
Nous rapportons des idées, des outils et des méthodes que chacun et chacune de nous ont choisis, parmi toutes les ressources présentées.
Demain, nous passerons la matinée à faire notre « baluchon d’idées ». Puis, nous retournerons chez nous, dans nos milieux qui nous sembleront quelque peu différents.
Kristine Greenaway
Ministères en français
L’Église Unie du Canada