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2e jour du colloque Ministère et mission multiculturels

Dans la deuxième journée du colloque Ministère et mission multiculturels, le gros des discussions à la table francophone a porté sur les façons de créer des communautés de foi vibrantes et inclusives lorsque des marqueurs identitaires, comme la langue, font obstacle. Des échanges passionnés se sont déroulés autour des termes « race » et « racisme », et nous avons entendu un touchant témoignage concernant le débat sur la sexualité au sein de la United Reformed Church, au Royaume-Uni.

Participantes et participants à la table francophone : Joseph Kabunga, Anastasie Aschiero , Greta Ortega

Participantes et participants à la table francophone : Joseph Kabunga, Anastasie Aschiero , Greta Ortega

Joseph Kabungo, originaire du Congo et pasteur en Suisse depuis plus de trente ans, était membre du comité Witnessing Together [Témoigner ensemble], un regroupement de quelques quatre-vingt-dix paroisses de migrants de la région de Genève. Angelika Piché, Samuel Dansokho et Félix Bigirimana ont amplement bénéficié de la présence de Joseph lors des périodes de discussion en profondeur en petits groupes. Ils ont pu sonder ses expériences et les réflexions qui en découlent en ce qui concerne la promotion d’un dialogue axé sur la compréhension au sein de communautés multiculturelles. La langue et sa signification identitaire pour les francophones et les anglophones de l’Église Unie du Canada étaient au cœur de nombreux échanges.

La discussion sur cet enjeu avec d’autres participantes et participants du colloque a mis en lumière le fait qu’une discussion sur les attentes quant au style et au registre du culte dominical est essentielle à la création de communautés de foi interculturelles inclusives. Un dialogue autour du culte s’amorce en considérant ce qui motive la participation au culte, puis se poursuit en cernant les convictions et les usages partagés. Il peut alors devenir possible de créer des célébrations dominicales conjointes qui se fondent sur cette compréhension commune. Toutefois, des pratiques en commun ne peuvent advenir que si tous les groupes impliqués acceptent des pratiques qui sont « réciproquement contraignantes ». Angelika Piché a suggéré au groupe que le témoignage prophétique contemporain de l’Église quant à la création de voisinages inclusifs serait de constituer des communautés de foi multiculturelles, qui deviendraient alors des paroles mises en œuvre.

Lors de sa présentation concernant les réactions au débat sur la sexualité, Melanie Smith de la United Reformed Church (URC) en Angleterre a expliqué aux participantes et aux participants ce que signifiait pour elle, comme pasteure en paroisse, la décision de l’URC en 2014 de laisser aux paroisses le choix de présider les mariages de conjoints de même sexe. Donner son accord personnel pourrait déchirer le tissu paroissial, détruire les relations avec les deux communautés ecclésiales de migrants qui utilisent le bâtiment, en plus de l’isoler davantage de l’équipe ministérielle œcuménique qui a déjà de la difficulté avec le fait qu’elle soit une femme pasteure d’orientation théologique libérale. Pourtant, du même souffle, un refus de présider de tels mariages la déchirerait elle-même comme personne.

La « race » est un concept banni des paroisses en Europe alors que le « racisme » est présent au quotidien à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église. Voilà le cœur du message des présentations de Roswitha Golder (l’ancienne coordonnatrice de Witnessing Together à Genève) et Detlef Lieanau (travailleur allemand œuvrant pour Mission-21 en Suisse). S’ensuivirent des échanges aussi animés qu’informatifs. Un jeune pasteur coréen des États-Unis a transmis son point de vue aux participantes et aux participants à l’effet que les gens d’origine africaine, asiatique et latine pouvaient faire montre de préjugés racistes les uns envers les autres et générer ainsi des divisions entre les groupes. Samuel Dansokho n’accepte pas non plus le concept de « race » et a mis l’assemblée au défi de ne pas mentionner la couleur de la peau pour identifier un individu.

 

Kristine Greenaway – L’Église Unie du Canada, Ministères en français

 

 

 

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